Le Réseau mondial d'information sur la santé publique (RMISP), qui a son siège à l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC), a été conçu pour nous avertir sans délai des dangers qui pourraient planer sur la santé publique dans le monde, les flambées de grippe aviaire et de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), par exemple.
Mis sur pied au départ par le gouvernement canadien avec la collaboration de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'OMS a par la suite déclaré que le RMISP était devenu à lui seul sa plus importante source d'information pour identifier les éclosions de maladies infectieuses sur le globe.
Entre 2016 et 2018, l'ASPC avait demandé au Conseil national de recherches du Canada (CNRC) de développer le logiciel d'analyse de texte multilingue appelé à remplacer le logiciel actuel du RMISP. Pour bâtir la nouvelle application, le CNRC a usé de son savoir‑faire en traitement du langage naturel, en intelligence artificielle et en analyse de texte.
Le 31 décembre 2019, la nouvelle application du RMISP détectait l'apparition d'une infection respiratoire inhabituelle au Wuhan, en Chine. La virose recevrait par la suite le nom de « COVID‑19 ».
Le logiciel employé par le RMISP permet surtout à l'équipe d'analystes de l'ASPC de se tenir au courant des nouveaux dangers qui menacent la santé publique, un peu partout dans le monde. Ces analystes se servent du RMISP pour prendre connaissance des nouvelles diffusées par les médias de la planète et organiser l'information pertinente de façon à réagir aux menaces éventuelles pour la santé en temps opportun. Recourent aussi au RMISP des agences et des organisations non gouvernementales ainsi que les organismes internationaux et les services d'autres pays chargés de la santé publique, dont l'OMS.
Plateforme ouverte d'analyse de texte, le logiciel du RMISP enrichit les rapports officiels sur la santé publique en glanant chaque jour de 5 000 à 9 000 articles en dix langues partout dans le monde. L'application répartit ces articles dans plusieurs catégories, puis fait appel aux techniques les plus pointues de traduction automatique et de traitement du langage naturel pour extraire et afficher l'information dont se serviront les analystes de l'ASPC.
Cette application n'est qu'un exemple de la façon dont l'intelligence artificielle permet d'étayer les politiques publiques. Le CNRC suit le fonctionnement du logiciel dans le cadre du soutien technique qu'il procure en permanence au RMISP, mais il n'intervient aucunement dans les décisions prises sur les menaces pour la santé publique.