Pour faciliter le passage à la carboneutralité, les sociétés ferroviaires envisagent de plus en plus d'alimenter leurs trains de voyageurs et de marchandises avec des combustibles de remplacement. Les piles à hydrogène, en particulier, pourraient accélérer la décarbonisation de l'industrie du chemin de fer au Canada.
Dans le cadre d'un nouveau projet de R-D collaborative qui a démarré en 2022, des experts du Conseil national de recherches du Canada (CNRC) œuvrent en tandem avec des équipes de Transports Canada (TC) et de l'Université de la Colombie-Britannique (UCB) afin d'évaluer les obstacles au déploiement des locomotives fonctionnant à l'hydrogène, ou « hydrail » comme on les appelle, et de celles mues par des batteries.
Le projet, qui s'accorde avec le Plan de réduction des émissions du gouvernement canadien, permettra d'identifier, évaluer et atténuer les risques éventuels liés à l'usage de l'hydrogène dans les activités ferroviaires. Il concourra aussi à l'élaboration des pratiques exemplaires, des codes et des normes qui aideront l'industrie à épouser la nouvelle technologie.
« Nous sommes emballés de piloter ce projet collaboratif qui permettra aux sociétés ferroviaires canadiennes d'adopter de nouvelles technologies pour alimenter leurs véhicules tout en réduisant les émissions de ces derniers », a déclaré Eddy Zuppel, chef du programme Transports propres et écoénergétiques du CNRC. « Notre travail avec Transports Canada et l'Université de la Colombie-Britannique jouera un rôle primordial dans l'avènement d'un réseau ferroviaire carboneutre au pays », a-t-il ajouté.
L'équipe mènera le projet à bien en deux temps et se concentrera sur le fonctionnement d'une locomotive propulsée à l'hydrogène dans une gare de triage. Lors de la première phase, les chercheurs du CNRC et de TC détermineront les risques que pourrait poser une telle locomotive sur les plans de la sécurité et des opérations, en proposant des mesures afin de les atténuer. Au cours de la seconde phase, le CNRC appliquera les résultats de la première phase au prototype d'une locomotive « hydrail » de grandeur normale, mise au point par les chercheurs de l'Okanagan's School of Engineering, de l'UCB, en vue d'évaluer les risques véritables d'un tel engin et l'efficacité des mesures d'atténuation proposées.
Selon Gordon Lovegrove, professeur agrégé à la faculté de génie de l'UBC, ces travaux constituent une étape majeure dans la transformation du secteur ferroviaire, au Canada. « L'histoire du chemin de fer dans notre pays est longue et la durabilité du secteur en constitue un nouveau chapitre qui verra la renaissance de cette industrie canadienne », estime-t-il. « Garantir un stockage sécuritaire de l'hydrogène et évaluer les risques que ce combustible soulève détermineront l'avenir des réseaux hydrail de demain au Canada », a pour sa part déclaré Joshua Brinkerhoff, professeur agrégé en génie mécanique à la même université, qui se spécialise dans les systèmes de stockage du gaz.
Le projet devrait contribuer à forger un cadre pour la conception et l'exploitation de locomotives mues par pile à combustible aussi sûres que les locomotives classiques. Cette collaboration en R-D procurera aux organismes de réglementation comme aux sociétés ferroviaires des données aussi solides que précieuses sur les pratiques à suivre pour installer sans danger du matériel fonctionnant à l'hydrogène ou au moyen de batteries.
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