Les médicaments d'aujourd'hui ne s'intègrent plus dans l'approche « bonne pour tous ». En effet, plus complexes, les traitements sont désormais fabriqués en plus petits lots individualisés, c'est-à-dire adaptés à un groupe de patients en particulier, ou encore à une seule personne.
Conséquence? Les sociétés pharmaceutiques ont besoin de nouvelles technologies de fabrication, plus souples, mais rentables, sans que la qualité du produit en souffre.
Assis devant leur ordinateur portable, un microbiologiste et un ingénieur dressent un plan d'affaires qui repense la manière dont les médicaments injectables sont fabriqués. Comme si la tâche n'était pas assez titanesque, Christopher Procyshyn et Ross Gold, cofondateurs de Vanrx Pharmasystems, se lancent dans l'aventure au plus fort de la crise financière de 2008, quand les marchés se contractent le plus!
À l'époque, les investisseurs se montraient plus frileux qu'à l'accoutumée et les clients potentiels n'avaient guère d'argent à investir dans le secteur de la technologie.
Les deux entrepreneurs n'ont pourtant pas renoncé. En discutant de leur projet dans un café de Vancouver avec un collègue, celui-ci les a aiguillés vers le Programme d'aide à la recherche industrielle (PARI) du Conseil national de recherches du Canada, affirmant qu'il les aiderait à concrétiser leurs plans.
Une visée en plein dans le mille
L'idée de MM. Procyshyn et Gold supposait la combinaison des technologies de fabrication qui avaient fait leurs preuves dans les secteurs de l'automobile et des semi-conducteurs, notamment la robotique et la visionique. Leur système visait une étape cruciale présentant de la valeur aux yeux des clients : le remplissage de contenants comme des ampoules, des seringues ou des cartouches avec un médicament, puis leur obturation.
En l'espace d'une semaine, les entrepreneurs rencontraient Paul Barran, conseiller en technologie industrielle au PARI, du CNRC.
Ayant déjà travaillé avec des entreprises de biotechnologie, M. Barran a vite compris ce que l'idée du système Vanrx avait d'intéressant. Il explique s'être empressé de « réunir les bonnes personnes autour d'une table, en l'occurrence des collègues et des relations qui connaissaient le design industriel et la réglementation. ». Bref, des gens susceptibles d'offrir des conseils sur la façon d'améliorer le concept et sur la manière d'obtenir les autorisations voulues sur les marchés, ici et là, dans le monde.
« Le PARI a joué un rôle déterminant en nous amenant à déposer un premier brevet, puis à offrir un produit efficace et commercialement exploitable. »
Ensemble, les cofondateurs ont forgé une vision « nette et précise » qui a engendré une machine autonome de la taille d'une fourgonnette. Le premier isolateur robotisé au monde ne nécessitant pas l'usage de gants, le SA25 Aseptic Filling Workcell de Vanrx, était né. L'automatisation restreint les interventions humaines, donc les risques de contamination, ce qui aide les fabricants à respecter les normes très rigoureuses en matière de qualité.
M. Procyshyn ajoute que le système de Vanrx est « dix mille fois plus propre qu'une salle d'opération et technologiquement aussi avancé qu'un avion de ligne », si bien qu'il convient aux nouveaux médicaments injectables utilisés pour combattre le cancer, les troubles du système immunitaire et d'autres maladies.
Le PARI a soutenu plusieurs projets de R-D au terme desquels Vanrx avait validé sa technologie, construit un prototype initial, multiplié les fonctionnalités de ce dernier et levé des fonds privés en vue de son financement au début de 2009.
« La diligence et l'assistance du PARI ont catalysé l'évolution de Vanrx », explique M. Procyshyn, qui assure maintenant la direction de l'entreprise. « Paul a attiré des gens à la formation, à l'expérience et aux idées variées, mais capables de s'atteler à la réalisation d'un but précis. »
Changer la donne!
Aujourd'hui, M. Barran parle de Vanrx comme d'un « phénomène ».
L'entreprise a mis au point une trentaine de technologies et est passée de ses deux cofondateurs à une cinquantaine d'employés. Sa clientèle se compose de sociétés pharmaceutiques et de fabricants à façon qui utilisent le système Vanrx pour mettre au point les médicaments les plus complexes de la planète.
M. Procyshyn voit combien ses clients sont enthousiasmés du système de l'entreprise. Il adore les entendre dire que celui-ci « révolutionne la fabrication des produits pharmaceutiques ». L'attrait principal, pour eux, est de pouvoir battre la concurrence en mettant les nouveaux traitements plus vite en marché. Ce qu'ils peuvent faire, tant les machines de Vanrx sont faciles à installer et autorisent la fabrication de produits pharmaceutiques en fonction de la demande, avec des délais plus courts entre les lots de médicaments différents.
Pour reprendre les paroles de M. Procyshyn, « le PARI a joué un rôle déterminant en nous amenant à déposer un premier brevet, puis à offrir un produit efficace et commercialement exploitable. » Il est conscient que Vanrx devra continuer d'investir dans la R-D pour rester à la hauteur de la concurrence étrangère et faire bénéficier le secteur de la fabrication d'une véritable cure canadienne.
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