Une nouvelle technologie de pilotage automatique met les sous-marins modernisés en mouvement

- St. John's, Terre-Neuve-et-Labrador

Sillonner de nouvelles eaux avec la Marine royale canadienne

Après avoir franchi l'Atlantique afin de rejoindre la flotte de la Marine royale canadienne, quatre sous-marins de patrouille à long rayon d'action de la Royal Navy britannique ont été rebaptisés NCSM Victoria, Windsor, Chicoutimi et Corner Brook. Depuis, ces bâtiments de classe Victoria ont été dotés de nouveaux systèmes, indispensables à leur navigation. De plus, ils seront munis d'un système de commande à pilotage automatique à la fine pointe de la technologie, conçu et développé au Canada.

Pour moderniser les sous-marins, Hans Pall, ingénieur principal au ministère de la Défense nationale (MDN), et son équipe avaient été priés de déterminer quelles parties essentielles devaient être remplacées en priorité. Le système de pilotage automatique en était une, car ce système corrige et compense automatiquement tout ce qui peut modifier la trajectoire du navire dans l'eau, lorsqu'il se déplace en surface ou sous la mer.

Il fallait donc trouver des partenaires capables de concevoir, de bâtir et de tester le nouveau système de pilotage à partir de rien, avant même son installation et les essais en mer. Sachant qu'ils auraient besoin d'une expertise n'existant pas à la Défense nationale, M. Pall et son équipe ont sollicité l'aide des experts du programme Véhicules marins du Conseil national de recherches du Canada (CNRC), dont l'une des spécialités est le développement de technologies de contrôle évoluées.

La réussite par la modélisation

Bien qu'ils soient construits pour durer, les sous-marins doivent régulièrement faire l'objet d'améliorations et de modifications pour demeurer pertinents sur le plan opérationnel. « Obtenir des renseignements de base sur le système de pilotage automatique d'origine nous aurait facilité la tâche, mais, comme cela arrive souvent dans le milieu de la défense, ces renseignements étaient classifiés. Nous avons donc dû nous débrouiller seuls », a affirmé M. Pall.

Purement consultatif au départ, le rôle du CNRC s'est vite mué en un véritable partenariat avec le MDN, Recherche et développement pour la défense Canada (RDDC) [Centre de recherches de l'Atlantique] et L-3 MAPPS, le fournisseur montréalais des logiciels de simulation et de commande retenu pour monter le nouveau système. La première phase du projet prévoyait l'élaboration des spécifications techniques, puis la création d'un outil d'évaluation par modélisation numérique reposant sur les simulateurs de sous-marin de RDDC et, enfin, l'évaluation des prototypes.

Lors de la deuxième phase, on a construit une maquette du sous-marin au quinzième de sa taille réelle, qu'on a plongée dans un énorme réservoir de 200 m x 12 m x 7 m – le plus vaste du genre au Canada – aux installations du CNRC à St. John's (Terre-Neuve). En testant le modèle dans le bassin d'essai des carènes du CNRC, les équipes ont pu recueillir, à l'échelle, des données de base sur les systèmes de pilotage automatique existants, ce qui leur a permis de créer le nouveau logiciel.

En avant, toutes!

Les installations de modélisation du CNRC se sont avérées le lieu rêvé pour tester le nouveau système de pilotage automatique : en effet, le MDN a eu l'occasion de mettre le logiciel expérimental à l'épreuve, puisque le modèle réduit du sous-marin pouvait être manœuvré sur commande. Le MDN a donc été en mesure de bien évaluer le fonctionnement du système et est passé avec assurance à l'étape de la production. Parallèlement, les équipes en ont profité pour effectuer quelques analyses plus poussées avant que débutent les essais en mer.

Selon David Millan, ingénieur en systèmes et gestionnaire du projet au CNRC, les modèles maritimes du CNRC peuvent être réutilisés ou adaptés à de multiples projets ou en fonction de spécifications variées. « Nous ne fabriquons pas que des modèles réduits de navires et d'autres bâtiments maritimes, explique-t-il. Nous reproduisons aussi des ports pour déterminer si des navires de taille diverse y entreront et en sortiront sans danger », a-t-il indiqué. En simulant divers états de mer dans le bassin, « nous avons permis à nos partenaires de glaner l'information dont ils avaient besoin pour remplir leur rôle », a ajouté M. Pall.

Tandis que le MDN poursuit son travail avec le CNRC en testant le bâtiment réel en mer, précisons que le succès de cette approche au développement d'une technologie articulée sur la collaboration ne se limite pas au secteur public. En effet, dorénavant, le Canada proposera cette technologie innovante sur le marché mondial, cela dans le but de propulser l'industrie canadienne en avant.

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