Maître des mers

- Vancouver, Colombie-Britannique

L’équipe de M. Kowalczyk et le Chercheur, un VSA équipé du capteur d’OFG.

Le fond de l’océan. L’ultime frontière sur Terre. Le froid, la pression et l’obscurité qui y règnent en compliquent l’exploration.

Construits pour résister à ces conditions extrêmes, des robots maritimes, aussi appelés « véhicules sous-marins autonomes » (VSA), plongent à des kilomètres sous les mers pour nous en apprendre davantage sur les sons, la température, le magnétisme et les autres propriétés physicochimiques qu’on y trouve. Malheureusement, la plupart des VSA sont en métal et émettent leurs propres ondes électromagnétiques.

Ce bruit parasite fausse ou masque les relevés magnétiques pris sur le plancher océanique. Un procédé mis au point pour les sous-marins pourrait atténuer les interférences des VSA. Cependant, ce procédé est à la fois complexe et onéreux. Par ailleurs, d’autres solutions n’ont connu qu’un succès mitigé. Doter les VSA d’un bâti en plastique pour les opérations en eaux moins profondes ou traîner les capteurs derrière l’appareil en métal, en veillant à ce que le câble qui les remorque ne s’emmêle pas, en sont deux exemples.

À la place, des experts de la société de Vancouver Ocean Floor Geophysics (OFG) sont appelés en renfort pour qu’ils acquièrent et déchiffrent les tracés magnétiques, notamment par diverses organisations souhaitant obtenir les données fiables qui leur permettront de repérer les gisements de minerais au fond de la mer.

Les géophysiciens et les ingénieurs d’OFG ont mis au point un outil – un magnétomètre à correction automatique – pour les seconder dans leur travail. Puis ils se sont rendu compte que le dispositif pourrait avoir d’autres applications.

L’équipe était trop occupée à offrir ses services de consultation pour pouvoir explorer les débouchés éventuels, jusqu’à ce que quelqu’un du Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI) du CNRC frappe à la porte de l’entreprise.

Donner un sens aux mesures issues du fond de l’océan

Matthew Kowalczyk, ingénieur et directeur général de la société Ocean Floor Geophysics (OFG) de Vancouver

« Un rapport d’analyse indépendant qui attribuait une bonne note à OFG a attiré mon attention », explique le conseiller en technologie industrielle (CTI) Walter Cicha, Ph. D. Vers le milieu de 2015, ce dernier a pris l’initiative de contacter Matthew Kowalczyk, directeur général de l’OFG, afin d’en savoir plus sur l’entreprise.

M. Kowalczyk a expliqué à son interlocuteur qu’OFG envisageait d’adapter son système interne pour en faire un produit à part entière, en l’occurrence un capteur magnétique qui intégrerait les logiciels en géophysique marine d’OFG et étalonnerait les relevés électromagnétiques tout en les débarrassant du bruit parasite. Mieux, l’appareil se prêterait à des applications plus générales comme le repérage de mines à la charge explosive intacte, l’inspection de pipelines sous-marins et la fouille de sites archéologiques immergés.

Conscient du potentiel du projet, M. Cicha a encouragé M. Kowalczyk à demander l’aide du PARI, puis il a fait appel à une collègue, la CTI Mary MacFarlane, qui comptait de nombreuses relations dans le milieu des technologies marines, afin de rapprocher OFG de partenaires éventuels.

« Le PARI nous a vraiment donné le coup de pouce dont nous avions besoin pour démarrer, en tant que petite entreprise aux ressources restreintes », avoue M. Kowalczyk. « Il a amorti les risques techniques du projet et nous a permis de nous y consacrer, sans que nos activités normales de consultation en souffrent. »

« Le PARI s’est montré incroyablement efficace en nous aidant à développer la technologie, à trouver des débouchés à l’étranger et à faire grandir notre équipe. »

Matthew Kowalczyk, directeur général de l’Ocean Floor Geophysics

Fort de cet appui, M. Kowalczyk a engagé un géophysicien, qu’il a placé à la tête du projet, pour épauler les employés d’OFG qui s’échinaient sur l’algorithme et l’étude des applications, ainsi que pour assurer la coordination avec le sous-traitant canadien Cellula Robotics.

Les clients peuvent installer le système d’OFG en l’intégrant à leur VSA ou en le fixant à sa coque. Ils peuvent même le transférer d’un VSA à un autre. Une telle souplesse et l’algorithme d’OFG – son « ingrédient magique », comme dit M. Cicha – facilitent l’exploitation du système par les chercheurs des universités, du secteur public et de l’industrie.

En l’espace d’un an, OFG a surpassé les objectifs du projet, non seulement en fabriquant un prototype, mais aussi en concluant des marchés avec plusieurs clients.

Des retombées immédiates

Un VSA de Parcs Canada portant le magnétomètre à correction automatique, lors de son développement par OFG.

« Le projet finissait à peine que nous avions vendu six systèmes de capteurs. Rien qu’à partir des résultats du projet du PARI! Et les ventes ne cessent d’augmenter », rayonne M. Kowalczyk.

L’équipe d’OFG a mis au point son système assez rapidement pour profiter des services de Kongsberg Maritime, un des plus gros fabricants de VSA au monde. OFG compte aussi des clients canadiens, tel le constructeur International Submarine Engineering (ISE Ltd.), qui a intégré le système d’OFG à un VSA destiné à la prospection géologique et à l’étude de l’Antarctique.

D’autres secteurs lorgnent le produit d’OFG. Celui-ci a particulièrement éveillé l’intérêt du secteur des infrastructures gazières et pétrolières. La création d’un système adapté à des missions précises a aussi eu un impact indirect imprévu : le bouche-à-oreille. En effet, des entreprises d’autres secteurs ont eu vent de ce qui se passait et font appel à l’expertise et aux services d’OFG.

« Le PARI s’est montré incroyablement efficace en nous aidant à développer la technologie, à trouver des débouchés à l’étranger et à faire grandir notre équipe », poursuit M. Kowalczyk. Il apprécie tant le rôle qu’a joué le PARI qu’il a soumis une nouvelle demande d’aide, cette fois dans le cadre d’un projet PARI-EUREKA qui concorde avec les activités internationales de l’entreprise. OFG a aussi été classé parmi les « entreprises à fort impact » pouvant bénéficier du Service de croissance accélérée, initiative à laquelle concourent plusieurs ministères fédéraux, sociétés d’État et agences régionales de développement économique, y compris le PARI.

Grâce au PARI du CNRC, M. Kowalczyk a élargi les activités d’OFG au-delà des simples services de consultation en sondant les profondeurs de la technologie marine canadienne.

Contactez-nous

Relations avec les médias, Conseil national de recherches du Canada
1-855-282-1637 (sans frais, au Canada seulement)
1-613-991-1431 (ailleurs en Amérique du Nord)
001-613-991-1431 (à l'étranger)
media@nrc-cnrc.gc.ca
Suivez-nous sur Twitter : @CNRC_NRC