Le Conseil national de recherches du Canada contribue aux découvertes en astronomie au pays et réalisera le « cerveau » du plus vaste réseau de radiotélescopes de la planète grâce à un accord de coopération de 2 ans conclu avec l'Observatoire du SKA
La construction de 2 des plus grands radiotélescopes au monde a commencé et le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) a ratifié un accord de 2 ans pour collaborer avec l'Observatoire du SKA (SKAO). Grâce à cet accord, les scientifiques et les ingénieurs du Canada continueront de participer au projet, pendant que le gouvernement fédéral étudie la possibilité d'une adhésion à part entière au tout nouvel observatoire. Le Canada figurait déjà parmi les membres de l'Organisation du réseau d'un kilomètre carré (SKA), ancêtre du SKAO, depuis sa fondation en 2011 et participe au projet du SKA depuis ses débuts.
« Nous sommes enchantés de collaborer plus longtemps avec nos partenaires internationaux à cette installation qui transformera la science, » a déclaré Iain Stewart, président du Conseil national de recherches du Canada. « Cet accord favorisera les progrès dans l'astronomie de pointe et créera des débouchés pour l'industrie canadienne avec des applications dans des domaines comme les télécommunications, l'électronique grand public et les centres de données. De plus, il ouvrira la voie à des découvertes révolutionnaires par les astronomes canadiens. »
Découvertes à l'horizon
Le SKAO est un observatoire de radioastronomie de la prochaine génération. On s'attend à ce qu'il bouleverse notre conception de l'univers, des origines de la vie jusqu'aux lois fondamentales de la physique. Projet international, l'observatoire a son siège au Royaume-Uni et regroupe 2 réseaux de télescopes, le premier en Afrique du Sud (197 antennes paraboliques de quinze [15] mètres) et le second en Australie (au-delà de 100 000 antennes plus modestes réunies en 512 stations). Les données seront traitées dans des centres régionaux répartis un peu partout sur le globe.
Le SKA est en gestation depuis des décennies et, pour les astronomes canadiens, y avoir accès occupe le haut de la liste des priorités de leurs plans à long terme décennaux de 2000, 2010 et 2020. On trouve des chercheurs des 4 coins du Canada dans pratiquement tous les groupes scientifiques du SKAO qui se penchent sur tout, des systèmes astronomiques que l'on pense être à l'origine de la vie aux propriétés de l'univers à sa création.
« Le SKA sera une installation fantastique. Grâce à elle, les astronomes canadiens réaliseront d'importantes découvertes sur les rouages de l'univers, » croit Kristine Spekkens, directrice scientifique du SKA au Canada, qui enseigne au Collège militaire royal du Canada et à l'Université Queen's. « La synergie qui existe entre les capacités du SKA et les compétences de maints astronomes canadiens est une des raisons majeures pour lesquelles le projet revêt tant d'importance pour notre communauté. »
Le Canada construira l'un des cerveaux qui animeront le plus grand observatoire de la planète
Vu par certains comme l'un des principaux enjeux du monde en matière de données scientifiques, le télescope du SKA en Afrique du Sud devra à lui seul traiter les données qui seront transmises des centaines de milliers de fois plus vite que la vitesse de téléchargement moyenne des réseaux à large bande canadiens. Alors que le télescope optique ne capte que la lumière, partie visible du spectre électromagnétique, le radiotélescope, lui, détecte les ondes radio qu'émettent les corps célestes. Quand le télescope les intercepte, ces signaux lointains sont à la fois ténus et perdus dans le bruit de fond. La technique de traitement des données mise au point au Canada par le Centre de recherche Herzberg en astronomie et en astrophysique du CNRC et MDA, son partenaire industriel, sert d'assise aux extraordinaires efforts déployés pour reconnaître et mesurer ces faibles signaux spatiaux qui sont enfouis dans la masse de données que transmet le télescope du SKA, en Afrique du Sud.
« L'accord a son importance, car il confirme l'intérêt que le Canada porte toujours à l'observatoire du SKA, par l'entremise du Conseil national de recherches du Canada », explique le professeur Phil Diamond, directeur général du SKAO. « Nos homologues canadiens sont des partenaires majeurs du SKA depuis la genèse du projet et ils ont contribué de façon significative à la conception des télescopes. Nous sommes impatients de reprendre les discussions avec le CNRC et le gouvernement canadien en vue de leur adhésion. »
Les contributions techniques du Canada aux télescopes du SKAO ont débouché sur des applications qui feront progresser des industries aux nombreuses ramifications, des centres de données aux communications par satellite, sans oublier la robotique et bien d'autres.
Des retombées pour la société et la collectivité
Outre son action transformatrice sur la science et la technologie, le SKAO a laissé beaucoup de place à ses retombées sur la société et la collectivité dans sa mission, comme c'était le cas pour les installations qui l'ont précédé ici et là dans le monde. Le Murchison Widefield Array d'Australie et le MeerKAT d'Afrique du Sud, par exemple, engendrent déjà des avantages socioéconomiques sur divers plans, qu'il s'agisse de la création d'emplois locaux ou de la célébration d'artistes et du savoir ancestral aux sites australiens et sud-africains avec l'exposition Shared Sky sur l'art et l'astronomie autochtones. À partir de là, le SKAO fera sentir son impact dans 4 grands secteurs : l'économie, la société, la durabilité et la culture, ainsi que la réalisation des objectifs des Nations Unies en matière de développement durable.
Depuis que le projet du SKA a débuté, une des principales considérations consiste à respecter la culture autochtone et les populations locales en nouant des relations heureuses avec elles. Ces principes s'accordent parfaitement avec les priorités de l'astronomie canadienne, comme on peut le lire dans son Plan à long terme de 2020.
Puisque l'exploitation des télescopes du Canada s'inscrit dans sa mission, le CNRC est fier de permettre à l'astronomie canadienne de persévérer dans cette voie.
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