L'industrie minière joue un rôle capital dans l'économie canadienne, celle-ci étant l'une des principales industries primaires au pays. Pour extraire les produits minéraux des sites, les exploitations ont recours à de la machinerie et des véhicules d'une grande puissance, mais aussi hautement énergivores.
Or, face aux enjeux environnementaux et économiques croissants avec lesquels elle doit composer, l'industrie minière souhaite réduire son utilisation de véhicules fonctionnant aux énergies fossiles, ceux-ci représentant des coûts d'opération élevés et étant responsables d'importantes émissions de gaz à effet de serre.
Pour appuyer le secteur à relever ce défi, l'équipe du Centre de recherche sur l'automobile et les transports de surface du CNRC a mis sur pied, en collaboration avec l'Institut du véhicule innovant (IVI) et Propulsion Québec, un projet novateur pour électrifier un véhicule minier. Dans le cadre de ce projet, qui s'inscrit dans le programme de R-D Transports propres et écoénergétiques, dont l'objectif est d'aider les entreprises à mettre au point, à optimiser et à tester des technologies visant à améliorer la performance, l'économie et la sécurité des véhicules électriques, l'équipe du CNRC aura la tâche de contribuer à la conception, de mettre à l'essai et d'évaluer le système et la batterie.
« Nous sommes fiers de réaliser ce projet en collaboration avec plusieurs partenaires de l'industrie, dont Adria Power Systems, Dana TM4, Fournier et fils, ainsi que Nouveau Monde Graphite, pour trouver une solution pérenne à des enjeux énergétiques fondamentaux. Nous disposons d'une expertise et d'infrastructures de pointe en matière de développement et d'évaluation de batteries qui s'avéreront essentielles pour l'adoption de cette nouvelle technologie »
Consommant en moyenne 80 000 litres de carburant par an, l'adaptation d'un tel véhicule au mode de propulsion électrique pourrait entraîner une réduction d'émissions de 220 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) annuellement et ainsi générer une importante réduction des coûts d'opération. À titre de comparaison, selon les données de Ressources Naturelles Canada, un véhicule ordinaire au Canada, qui consomme 2 000 litres d'essence par année, relâche environ 4,6 tonnes de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, soit près de 50 fois moins qu'un véhicule minier.
Inspiré par les nouvelles normes du Global Mining Standards and Guidelines (GMSG), le projet permettra de développer un tout nouveau système de propulsion électrique adapté aux véhicules lourds ainsi que son infrastructure de recharge rapide. La solution technologique sélectionnée se démarque par son caractère hautement innovant et sera conçue dans l'optique d'être transférable à d'autres types de véhicules lourds miniers. Le prototype devrait faire ses premiers tours de roues dès le printemps 2022.
Ce projet, qui marque un tournant majeur dans l'électrification des véhicules lourds en Amérique du Nord, est notamment rendu possible grâce à la participation financière du Programme d'innovation et croissance propre dans les secteurs des ressources naturelles de Ressources naturelles Canada, et du programme Innov-R du ministère de l'Économie et de l'Innovation du Québec. Il bénéficie également d'une contribution financière du Fonds d'initiatives du Plan Nord de la Société du Plan Nord.
Le CNRC est heureux de s'engager dans des initiatives favorisant le développement durable, les énergies propres et la mise en place d'infrastructures robustes et résilientes.
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