Mme Junker apportera son concours au projet du CNRC sur les technologies pour les langues autochtones
L'équipe du Projet sur les technologies pour les langues autochtones canadiennes a l'honneur d'accueillir Marie-Odile Junker, experte renommée dans l'application des technologies aux langues autochtones, comme chercheuse invitée au CNRC.
Mme Junker est professeure titulaire à la School of Linguistics and Language Studies de l'Université Carleton (en anglais seulement). Récipiendaire de la bourse de recherche Killam, elle a également obtenu le prix du gouverneur général pour l'innovation (en anglais seulement). Le CNRC bénéficiera certainement de ses 19 années d'expérience dans l'exploration de la façon dont les technologies de l'information peuvent soutenir la (re)vitalisation des langues autochtones, ainsi que des liens étroits qu'elle entretient avec plusieurs organisations autochtones dans le cadre du développement de ressources linguistiques.
Lors de son séjour au CNRC, Mme Junker fera progresser les travaux sur l'élaboration d'une infrastructure numérique commune pour les langues algonquiennes, c'est-à-dire la création de dictionnaires et d'un atlas linguistique, de même que de divers logiciels et outils, de concert avec les communautés autochtones. Il est notamment question d'outils pour l'apprentissage des langues algonquiennes, pour l'innu et le cri de l'Est en tant que langues secondes, ainsi que de l'enrichissement des logiciels et du contenu de la plateforme d'apprentissage des langues algonquiennes qu'elle a créée. Mme Junker collaborera également avec le Centre de recherche en technologies numériques du CNRC sur la correspondance texte-parole, les outils de conjugaison des verbes et de prononciation en ligne.
Le passage de la chercheuse s'inscrit dans l'Année internationale des langues autochtones et reflète l'approche collaborative retenue par le CNRC pour développer des technologies propres à ces langues.
Dictionnaires algonquiens
Le projet coopératif des Dictionnaires algonquiens rassemble une dizaine de dictionnaires dans les langues algonquiennes. Un des objectifs est le développement d'une infrastructure numérique commune, fiable et durable, pour la lexicographie et la documentation linguistique à partir de logiciels ouverts, parvenus à maturité. Les dictionnaires faisant partie du projet existaient déjà sous diverses formes : texte, tableaux, bases de données textuelles comme Toolbox, fichiers exportés de FileMaker, entre autres. Cependant, leur souplesse, leur maîtrise ou leur coût laissaient à désirer. L'approche du Projet des dictionnaires s'appuie sur la documentation linguistique ainsi que sur la collecte, la correction et la diffusion des données, plutôt qu'une modélisation purement informatique. La création d'un dictionnaire est un projet de longue haleine, pourvu d'une équipe qui alimente le corpus. La participation des communautés est indispensable au développement des interfaces, des maquettes, des différentes autorisations, des boutons d'information et plus.
L'atlas dialectale des langues algonquiennes
Cette carte dialectale est la plus récente addition à l'Atlas des langues algonquiennes et à la panoplie d'outils linguistiques mis au point par Mme Junker et son équipe. L'atlas multimédia, disponible en ligne, permet à l'utilisateur d'écouter des phrases dans des langues algonquiennes tels le cri, l'innu ou l'ojibwé, et propose de nombreux moyens d'apprentissage reposant sur des montages sonores ou des descriptions linguistiques à ceux qui étudient les langues autochtones. De plus, il est possible de télécharger des applis iOS (en anglais seulement) et Android (en anglais seulement) et divers manuels de conversation contenant des éléments de texte repris dans l'Atlas, ainsi que des fichiers audio qui font entendre la façon de prononcer la langue ou le dialecte, pouvant être utilisés avec l'Atlas. L'Atlas a pour but de rapprocher les créateurs de programmes d'enseignement et les linguistes ou lexicographes spécialisés dans les langues algonquiennes pour qu'ils créent des ressources linguistiques et des dictionnaires que l'on pourra consulter en ligne. Parallèlement, il permet d'examiner la structure d'interfaces et de bases de données conviviales et culturellement valables. Le projet se veut un terrain propice au transfert des connaissances et une source d'inspiration mutuelle pour ceux et celles qui y travaillent dans un esprit de collaboration.