Voir au plus profond des mers — une entreprise technologique révolutionne l’exploration sous-marine

- St. John's, Terre-Neuve-et-Labrador

Le véhicule sous-marin autonome (VSU) ThunderFish®, de Kraken Sonar Systems, doté du sonar ultraperfectionné AquaPix®, restitue des images de qualité militaire permettant d’étudier le fond de l’océan et les objets cachés sous la mer. Le PARI a joué un rôle déterminant en aidant l’entreprise à adapter et à perfectionner ses technologies d’imagerie et ses systèmes d’exécution robotisés pour garantir une performance hors norme, mais à prix abordable, à de nombreuses applications.

Les abysses des océans et des mers gardent leur mystère. En effet, les gens qui ont marché sur la lune sont plus nombreux que ceux qui ont arpenté le fond des océans.

L’entreprise de St. John’s (Terre-Neuve) Kraken Sonar Systems, dont le nom évoque le fabuleux monstre marin imaginé par Jules Verne, connaît un véritable succès en révélant les secrets des côtes et les océans grâce à une technologie de pointe en imagerie sous-marine.

Avec le soutien du Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI) du Conseil national de recherches du Canada (CNRC), Kraken a adroitement jumelé ses stratégies commerciales et scientifiques pour devenir un chef de file sur le marché de la détection et de la robotique sous-marines. AquaPix® est l’un des meilleurs sonars à synthèse d’ouverture (SSO) de l’industrie. Grace à sa technologie d’une qualité que ne dédaignerait pas l’armée, l’appareil restitue d’excellentes images en relief et des cartes du plancher océanique, traite les données plus vite, et coûte moins cher que les sonars qui lui font concurrence.

Fondée en 2012, Kraken s’est fait connaître par le rôle que l’entreprise a joué dans la découverte, en 2014 et 2015, des vestiges de l’expédition Franklin, qui avait fait naufrage au Nunavut. Plus récemment, elle a participé à la chasse aux prototypes de l’Avro Arrow qui s’étaient abîmés dans le lac Ontario. Kraken multiplie les contrats avec des sociétés internationales et le gouvernement pour cartographier des sites marins stratégiques, effectuer des recherches sur l’environnement, repérer les gisements de minéraux, de pétrole et de gaz, et lancer des expéditions de récupération.

Des conseils stratégiques mènent à une technologie révolutionnaire

Karl Kenny, président et chef de direction de Kraken, a découvert le SSO en 2010, lors d’une visite au Centre de recherche sous-marine de l’OTAN, à La Spezia (Italie).

La technologie sonar et le SSO convertissent les ondes sonores en images. Le SSO a remplacé les technologies plus anciennes parce que sa résolution leur est 25 fois supérieure et la superficie qu’il balaie, trois fois plus grande. Le sonar AquaPix® de Kraken hisse cette technologie un cran plus haut avec un sonar interférométrique à synthèse d’ouverture à ultra haute résolution (InSSO). Ses relevés bathymétriques en relief permettent aussi d’établir la profondeur et l’aspect du plancher océanique.

« Les SSO coûtent cher, mais j’ai compris qu’ils pouvaient révolutionner l’imagerie sous-marine », se souvient M. Kenny. « L’astuce, pour en réduire le prix, consistait à oublier le matériel pour miser sur le logiciel. Un pari très risqué. »

En 2012, Kraken a sollicité l’aide du PARI pour échafauder sa stratégie de R-D — une décision qui a fait bifurquer son programme de recherche dans une direction tout à fait inattendue. En effet, le conseiller en technologie industrielle (CTI) du PARI Stephen Manley a vite deviné que l’adaptation des technologies du jeu aux applications sonar présentait du potentiel. « C’est comme si je venais de scruter une boule de cristal et avais misé une fortune sur l’endroit précis où ces technologies se croiseraient trois ans plus tard », explique M. Kenny.

« En adaptant les cartes de traitement graphique ordinaires disponibles dans le commerce, nous avons réussi à traiter les données sonar rapidement et en temps réel, ce qui nous a donné un sérieux avantage sur la concurrence, car cette approche ouvre la porte à de constantes innovations. »

Le PARI a aussi aidé l’entreprise à échafauder une stratégie de croissance s’étendant sur plusieurs années. « L’objectif était de ne pas gagner du terrain uniquement en introduisant une technologie de rupture, mais de proposer à la clientèle un écosystème complet qu’elle pourrait utiliser pour recueillir et traiter les données, et obtenir une image claire des fonds sous-marins », déclare M. Manley.

Il en résulta une série de projets que le PARI a soutenus financièrement afin que l’entreprise puisse mettre au point sa technologie sonar de base, ainsi que les systèmes de corrélation avec la vitesse, de géolocalisation et d’enregistrement qui autoriseraient le traitement des données et la cartographie en temps réel. Grâce au PARI, Kraken a également pu engager les ingénieurs, les techniciens et les informaticiens dont l’entreprise avait besoin pour créer sa flottille d’appareils sous-marins tractés intelligents (KATFISHMC) et de véhicules sous-marins autonomes (ThunderFish®) qui déploieraient et exploiteraient sa technologie d’imagerie au fond des mers.

« Le PARI nous a accompagnés tout au long du chemin », reprend M. Kenny. « Les CTI comprennent la technologie et ce que nous essayons de faire. Leur regard critique nous a été d’un grand service. Les projets de ce genre coûtent des millions. Plus il y a de gens qui les soupèsent, plus grandes sont les chances de succès. »

Un risque élevé mais payant

« Les contributions du PARI se sont assemblées comme les pièces d’un casse-tête », affirme M. Kenny. « À présent, nous sommes prêts à proposer notre produit, car il est de calibre mondial. »

Le chiffre d’affaires de Kraken augmente d’année en année. En 2016, ses recettes dépassaient deux millions de dollars. En l’espace de cinq courtes années, les effectifs de l’entreprise sont passés de six à quarante employés, incluant une équipe solide et toujours plus importante de techniciens spécialisés.

L’océan recèle toujours ses mystères. M. Kenny est persuadé que le secteur de l’exploration océanique s’apprête à connaître un essor sans précédent, et que Kraken changera la donne en le faisant mieux, plus vite et moins cher que quiconque.

« Le PARI est un formidable catalyseur. Selon moi, c’est l’un des meilleurs programmes au pays », conclut M. Kenny.

« Les contributions du PARI se sont assemblées comme les pièces d’un casse-tête. À présent, nous sommes prêts à proposer notre produit, car il est de calibre mondial. »

Karl Kenny, chef de direction, Kraken Sonar Systems

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