Trousses de dépistage : aider le Canada à s'affranchir des produits importés

- Montréal, Québec

Avant la pandémie, les substances chimiques et les enzymes nécessaires à la mise au point des trousses de dépistage qui utilisent la technique quantitative en temps réel reposant sur l'amplification en chaîne par polymérase (RT-qPCR) étaient fabriquées à l'extérieur du Canada. Mais comme tous les pays ont soudainement eu besoin des mêmes matériaux pour dépister la COVID-19, l'offre s'est rapidement raréfiée. Le CNRC s'est associé à l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et à l'Université McGill pour renforcer la capacité du Canada à produire au pays les divers éléments des trousses de dépistage.

La première étape consistait à produire les substances chimiques nécessaires à la fabrication du tampon utilisé pour isoler l'ARN viral des échantillons cliniques. Pour répondre aux besoins d'un pays entier en matière de tests rapides, le CNRC avait besoin de plusieurs tonnes d'une de ces substances, mais le Canada n'en possédait à l'époque que 11 kg. L'ASPC a aidé à obtenir les produits chimiques, et ensuite les travailleurs du CNRC se sont portés volontaires et se sont mis à l'œuvre pour mélanger et convertir les différentes poudres brutes en une formule liquide précise. En peu de temps, ils ont produit 56 000 litres de tampon, soit assez pour 7 millions de trousses de dépistage.

L'équipe du CNRC a par la suite mis à profit son expérience dans la fabrication d'hôtes microbiens et de vecteurs d'expression (« usines bactériennes » de fabrication de protéines) pour accroître les capacités de l'Université McGill en matière de production d'enzymes. Les enzymes amplifient la séquence génétique d'un virus afin d'en faciliter la détection. Les experts du CNRC ont contribué à l'élaboration de protocoles de production optimisés pour permettre à McGill de créer quatre enzymes protéiques à l'échelle industrielle plutôt qu'en quantités infimes, comme c'est le cas pour la recherche universitaire. Lorsqu'il s'est avéré difficile de produire une enzyme sensible à la chaleur, les chercheurs du CNRC ont trouvé une solution novatrice et typiquement canadienne en recourant à une bactérie qui provient d'un poisson de l'Arctique.

Les solutions scientifiques novatrices du CNRC ont permis de créer de nouvelles capacités à McGill; elles aideront le Canada à répondre à ses besoins en matière de dépistage aussi longtemps que durera la COVID-19.

« Nous voyons au‑delà de la pandémie actuelle. Le Canada disposera dorénavant des infrastructures et des ressources nécessaires à la lutte contre de futures pandémies; bref, nous savons maintenant comment aborder le problème. Nous pouvons fabriquer les ingrédients et nous avons la recette ».

Martin Schmeing, directeur du Centre de recherche en biologie structurale, Université McGill

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