Super médicaments contre super bactéries : une entreprise d'Edmonton signe l'entente d'exploitation sous licence en biotechnologie la plus lucrative de l'histoire du Canada

- Edmonton, Alberta

Le PDG Christopher Micetich et Sabiha Tajammul du laboratoire de NAEJA, à Edmonton. Selon M. Micetich, cette société est l’une des entreprises privées au pays qui emploient le plus de détenteurs de doctorat, et il attribue cet accomplissement à l’appui du PARI-CNRC qui a contribué à préserver de tels emplois au Canada.

Partout sur le globe, les médecins sonnent l’alarme au sujet des super bactéries, celles qui résistent aux antibiotiques et évoluent constamment, laissant planer une lourde menace sur l’espèce humaine.

La situation est particulièrement dramatique dans les hôpitaux. En effet, des personnes hospitalisées pour une maladie en ressortent parfois avec une nouvelle, causée par une super bactérie. On pense que ces unicellulaires affligent au moins deux millions de Nord-Américains et coûtent près de 20 milliards de dollars annuellement au système de santé.

Appuyée au moment opportun par le Programme d’aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches du Canada (PARI-CNRC), la société pharmaceutique NAEJA (prononcer NAY-zhia) Pharmaceutical Inc. laisse entrevoir une solution grâce à une nouvelle technologie mise au point dans ses laboratoires d’Edmonton. En fait, cette technologie est si prometteuse que l’entreprise a signé l’entente sous licence en biotechnologie la plus lucrative de l’histoire du Canada, selon la firme Deloitte, et montre aux autres entreprises de taille moyenne ce qui est possible de réaliser.

Saisir l’occasion quand elle se présente dans le secteur de la santé

L’entrepreneur en série Christopher Micetich a récemment remporté un prix d’entrepreneur de l’année en partie pour avoir conclu l’entente la plus lucrative du Canada concernant l’exploitation d’une biotechnologie, au début de 2015.

NAEJA, fondée en 1987 et parmi les premières à se consacrer à la recherche et au développement en pharmacologie, n’en est pas à sa première découverte. L’entreprise s’est déjà attaquée notamment au cancer, aux inflammations ainsi qu’aux maladies cardiovasculaires et infectieuses. Il y a quelques années, ses scientifiques ont mis au point un inhibiteur de la bêta-lactamase (ou BLI) qui, pris avec d’autres antibiotiques comme la pénicilline, permet aux antibiotiques de retrouver leur efficacité contre les super bactéries. La découverte augurait si bien que des géants du secteur pharmaceutique ont cogné à sa porte.

Pendant plus d’une dizaine d’années, NAEJA a réalisé des percées technologiques grâce à l’appui du PARI-CNRC. Ce projet, a été mis sur pied avec les conseils et avec l’aide du conseiller en technologie industrielle (CTI) Eric Swanson (maintenant retraité), à la fin de 2009, en plein au moment où une récession mondiale tarissait les sources de financement privées. « Le PARI-CNRC a injecté de l’argent dans l’entreprise, ce qui lui a permis d’amener le composé jusqu’à la phase initiale d’essais cliniques, ce qui a éveillé l’intérêt des sociétés Roche, en Suisse, et Meiji Seika, au Japon », explique le CTI actuel, Charles Otieno. « Sans une telle aide au départ, l’entreprise aurait éprouvé des difficultés. Heureusement, le PARI-CNRC était disposé à courir le risque et à investir dans la technologie. »

Le PDG et cofondateur de NAEJA, l’entrepreneur en série Christopher G. Micetich (il en a créé beaucoup d’autres, dans des domaines aussi disparates que la chimie, les services de consultation et la torréfaction du café) est fier que NAEJA ait réussi à développer en grande partie son médicament à Edmonton avant d’en céder l’exploitation.

« Plus nous amassons de financement, plus vite progressent les travaux et plus longtemps les réalise-t-on ici, à l’interne », affirme-t-il. « Si nous avions dû nous tourner trop tôt vers l’extérieur, lors des recherches pour trouver du soutien financier, il y a de fortes chances que le programme aurait migré ailleurs. »

Selon M. Micetich, à la tête d’une des entreprises privées qui emploient le plus de détenteurs de doctorat au pays, les subventions de recherche du PARI-CNRC contribuent à garder le personnel très qualifié qui détient un emploi lucratif en laboratoire plus longtemps au Canada.

« Plus nous amassons de financement, plus vite progressent les travaux et plus longtemps les réalise-t-on ici, à l’interne. Si nous avions dû nous tourner trop tôt vers l’extérieur, lors des recherches pour trouver du soutien financier, il y a de fortes chances que le programme aurait migré ailleurs. »

Naissance d’entreprises dérivées

Au lieu de cela, NAEJA a pu passer plus de temps au laboratoire et n’a formé que bien plus tard l’entreprise dérivée Fedora Pharmaceuticals, à qui elle a cédé l’exploitation du BLI IP. Au début de 2015, Fedora ratifiait une entente avec Roche et Meiji Seika en vue du développement du BLI en première phase clinique et de sa commercialisation, pour une somme si colossale qu’elle n’a laissé personne indifférent au Canada, tout en prouvant aux autres entreprises du cru que oui, un tel exploit est réalisable, a poursuivi M. Otieno.

NAEJA est déterminée à persévérer dans cette voie. Elle tourne maintenant son attention vers la prochaine génération de super bactéries, de façon à pouvoir s’y attaquer également le moment venu, dans quelques années.

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