La technologie sans fil fixe du CNRC vise à offrir un accès à Internet plus rapide, plus fiable et moins cher que jamais dans de vastes zones du pays.
Des collines et des champs qui s'étendent à perte de vue. Des ouvriers qui plantent ou récoltent céréales et autres produits. Des bateaux de pêche qui quittent des rivages éloignés pour rejoindre le large.
Ces scènes pittoresques évoquent chacune l'importance des zones rurales, souvent éloignées, pour l'économie. Derrière la simplicité de ces scènes se cachent en effet de nombreuses entreprises prospères qui alimentent la chaîne d'approvisionnement et nourrissent les Canadiennes et Canadiens. Leur fonctionnement dépend néanmoins des liens étroits qu'elles entretiennent avec les acheteurs, les consommateurs, les fournisseurs et un nombre incalculable de services essentiels.
Mais dans ces communautés dispersées d'un bout à l'autre du Canada, des centaines de milliers de résidents ne disposent même pas d'un accès Internet haute vitesse de base. Et même s'ils tirent avantage d'une telle connexion, elle peut être affectée par la météo ou l'encombrement des lignes dû au trafic sur Internet et être limitée par des restrictions concernant le volume de données transmises. Pour un nombre croissant de personnes qui ont besoin d'un accès de plus en plus rapide à Internet pour pouvoir travailler ou étudier de chez eux, les factures à payer peuvent vite grimper.
Le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) s'affaire actuellement à améliorer cette situation dans le cadre de son programme Défi « Réseaux sécurisés à haut débit ». Mandaté par le gouvernement du Canada, ce programme vise à mettre au point des technologies novatrices pour que les exploitants de réseaux et les fournisseurs de services puissent offrir des connexions Internet plus rapides, moins coûteuses et plus sécuritaires aux communautés rurales et éloignées de l'ensemble du pays.
L'une des technologies qui attirent actuellement l'attention dans ce contexte est l'« accès fixe sans fil » (AFSF) qui consiste à diffuser un signal radio à destination des domiciles et des lieux de travail à partir d'une antenne installée sur une tour. « L'AFSF élimine la nécessité d'avoir recours aux lignes téléphoniques ou au câble typiquement utilisés pour les réseaux des grandes villes, explique Boris Lamontagne, chef du groupe de photonique pour le programme. C'est donc une solution économique pour les résidents, les entreprises et les fournisseurs de services Internet dans les zones éloignées de faible densité. » Il fait aussi remarquer que l'AFSF est également plus fiable que les services satellites populaires, ces derniers pouvant être affectés par des évènements météorologiques lointains et par les distances que doivent parcourir les signaux.
De la tour au bureau
Depuis le lancement des travaux sur l'AFSF il y a un an, le CNRC a consulté et collaboré avec divers intervenants de l'industrie tels que des fabricants de composants de réseau pour confirmer que des travaux de R-D étaient bien nécessaires dans ce secteur. L'équipe d'experts techniques du programme, de calibre mondial, applique une approche créative qui a permis d'ajouter des éléments uniques à l'AFSF.
En utilisant diverses techniques d'impression, les chercheurs sont par exemple parvenus à créer des antennes à bas coût faciles à transporter et à installer. Un module d'intelligence artificielle (IA) capable de détecter et de régler les problèmes de réseau permet ainsi d'économiser du temps et de l'argent en réduisant les déplacements de techniciens sur les sites éloignés. Les sources de laser à points quantiques développées par l'équipe viendront compléter les réseaux actuels de fibres optiques en convertissant leurs signaux optiques en ondes radio, lesquelles seront diffusées par les tours. Cette nouvelle technologie contribuera également à faire diminuer les coûts d'installation et de maintenance.
Selon M. Lamontagne, la technologie AFSF devrait être disponible sur le marché dans les 5 ans à venir. « Une fois terminées les consultations auprès des industriels ainsi que les essais et mises au point supplémentaires, nous transférerons cette technologie brevetée du CNRC à l'industrie. » M. Lamontagne ajoute que cette technologie pourrait permettre d'offrir aux clients une vitesse vingt fois plus élevée que celle offerte actuellement par les connexions large bande standards du CRTC, à 50 Mbit/s par foyer.
Tout comme le téléphone au 20e siècle, l'accès à l'Internet est devenu un service essentiel. Aujourd'hui, dans les communautés rurales, c'est un pont vital qui permet aux Canadiennes et Canadiens de travailler de chez eux et d'accéder de la même façon à des services de santé, d'enseignement et de vente en ligne. Il s'agit d'un pas de géant vers l'interconnectabilité des zones rurales.
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