La prolifération des déchets de plastique dans les fleuves, les lacs, les estuaires et les océans est un enjeu majeur dans le monde et une menace pour l'environnement, sans parler de nos moyens de subsistance et de la santé humaine. Avec une île de plastique environ 4 fois plus vaste que Terre-Neuve-et-Labrador qui flotte sur le Pacifique, des traces de plastique qui se retrouvent dans la glace de l'Arctique et des recherches qui montrent qu'une personne moyenne ingère près de 5 grammes de plastique par semaine, attendre plus longtemps pour régler le problème n'est pas une option.
Pour l'expert du sort des polluants et de la modélisation de leur transport, Vahid Pilechi, également chercheur et chef d'équipe au Centre de recherche en génie océanique, côtier et fluvial du Conseil national de recherches du Canada (CNRC), l'Initiative Nouveaux débuts était l'occasion rêvée de réfléchir aux solutions susceptibles de remédier à l'omniprésence grandissante du plastique dans les milieux aquatiques. Avant son arrivée au CNRC, M. Pilechi effectuait des recherches sur le transport des polluants dans les rivières et les eaux côtières, au Canada et au Qatar. Quand il a constaté que les articles scientifiques sur le plastique et ses conséquences se multipliaient, il a voulu savoir comment les résultats de ses travaux antérieurs et l'expérience qu'il en a tirée pourraient s'appliquer au problème du plastique.
Le plastique se désagrège en infimes particules baptisées « microplastiques ». Les systèmes de filtration et d'épuration actuels peinent énormément à les récupérer. Parce que l'on ignore comment ces particules se comportent exactement et où elles finissent par échouer, le problème semblait insoluble. Mais cela n'a pas découragé notre chercheur pour autant.
Grâce à l'Initiative Nouveaux débuts du CNRC, M. Pilechi a pu explorer une nouvelle piste. Ainsi, il a montré comment la modélisation numérique et l'apprentissage automatique peuvent s'appliquer à ce problème mondial en prédisant les sources potentielles de microplastiques, leurs voies d'acheminement et leur sort dans l'environnement aquatique.
« J'en profite pour réfléchir et résoudre des problèmes, explorer des idées et faire preuve de créativité au CNRC. Après avoir trouvé un problème à notre hauteur, nous communiquons avec l'industrie et les universités qui collaborent avec nous afin de surmonter les difficultés auxquelles on se heurte. L'environnement est l'un de nos biens les plus précieux. Il faut en prendre soin pour qu'il nous soit bénéfique en retour »
L'Initiative Nouveaux débuts lui a permis d'établir que l'on peut adapter les techniques actuelles de modélisation pour en apprendre davantage sur le sort et le transport des microplastiques dans diverses conditions aquatiques. M. Pilechi a ainsi échafaudé un projet convaincant, puis s'est associé à des ministères, à des universités et à des industries pour concevoir un nouvel outil avec lequel les gestionnaires et les décideurs responsables des ressources hydriques prendront plus facilement des décisions.
Pouvoir explorer et tester cette idée avant-gardiste a débouché sur un projet plus ambitieux qui a désormais trouvé sa place dans le volet « Dépollution » du programme Océans du CNRC. M. Pilechi a constitué une équipe multidisciplinaire qui réunit Enda Murphy, ingénieur principal de recherche, Fabrice Berrué (Ph. D), Shan Zou (Ph. D), et Christophe Bescond (Ph. D) du Centre de recherche en génie océanique, côtier et fluvial, du Centre de recherche en développement des cultures et des ressources aquatiques et du Centre de recherche sur l’énergie, les mines et l’environnement du CNRC. D’autres partenaires et collaborateurs, comme le professeur Majid Mohammadian de l’Université d’Ottawa, la professeure Parisa Ariya de l’Université McGill, le professeur Saeid Homayouni de l’Institut national de recherche scientifique (INRS), Shreyas Patankar (Ph. D) et le Ocean Wise Plastic Lab, l’équipe de Photon etc., et Dean Wenham (Ph. D) d’ Ocean Diagnostics, s'y sont ajoutés et ont mis leurs talents et leur expertise à contribution pour s'attaquer au problème des microplastiques.
« Ce problème doit retenir l'attention et obtenir la collaboration de toutes les sphères de la société. Certes, le CNRC peut offrir son leadership en science et en innovation technologique dans ses champs d'expertise, mais chacun doit mettre l'épaule à la roue. Nous devons aussi nous attaquer à la source même du problème en sensibilisant la population, en lui apprenant comment faire d'emblée un usage judicieux du plastique »
Tous les ans, des projets pilotés par des scientifiques du CNRC font progresser la recherche-développement d'avant-garde et d'exploration dans une multitude de domaines : santé, environnement et agriculture, aéronautique et astronomie. Le Fonds d'idéation donne aux chercheurs du CNRC et à leurs collaborateurs la chance de vérifier des idées peut-être transformatrices grâce à l'Initiative Nouveaux débuts et l'Initiative Petites équipes.
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