Environ 80 % des lingots d'or dans le monde aboutissent dans les chambres fortes et les coffres-forts sous forme de barres ou de pièces, voire dans les bijoux qui étincellent derrière la vitrine des joailliers. Cependant, ce métal trouve aussi usage dans l'électronique, en dentisterie et en médecine ainsi qu'en aéronautique. C'est qu'à l'état d'élément, à l'échelle du nanomètre, l'or se comporte très différemment du métal qu'on connaît et s'avère un catalyseur particulièrement efficace lorsqu'il s'agit de transformer le dioxyde de carbone (CO2) en combustible synthétique.
Il s'agit là d'une bonne nouvelle dans la course qui verra la métamorphose du CO2 en combustibles propres. La principale difficulté réside dans la recherche d'un catalyseur abondant, mais aussi très actif qui donnera des produits purs. « Des études récentes indiquent que l'or est l'élément le plus sélectif et le plus efficace pour cela », affirme John Mulligan, responsable de la lutte contre le changement climatique au Conseil mondial de l'or (World Gold Council, WGC). L'étape suivante consiste à trouver de nouveaux catalyseurs à base d'or pour faire du CO2 un combustible, puis en industrialiser la production et les commercialiser.
Habituellement, il faut de 30 à 50 ans avant qu'une invention parvienne au marché. « Comme le changement climatique prend de la vitesse, le temps nous manque », poursuit M. Mulligan. « Nous savions donc qu'il fallait chercher et développer les produits beaucoup plus rapidement. » Il souligne que le WGC a depuis longtemps la réputation de trouver des solutions stratégiques et de soutenir les technologies d'avant-garde. Pour progresser plus vite, on ne pouvait donc rêver mieux que son partenariat avec le Conseil national de recherches du Canada (CNRC), lui-même renommé pour sa capacité d'innover.
Le WGC et le CNRC collaborent désormais à la nouvelle installation de recherche sur les matériaux de pointe de Mississauga (Ontario), où l'on applique un nouveau paradigme à l'expérimentation : la découverte accélérée de matériaux grâce à des laboratoires autonomes. Selon Robert Black (Ph. D.) et Parisa Karimi (Ph. D.), responsables du projet au CNRC, les « laboratoires autonomes », commandés par intelligence artificielle, multiplieront l'expérimentation par un facteur de dix à cent comparativement aux méthodes traditionnelles.
Au terme de ce projet de 3 ans, les résultats obtenus permettront non seulement de fournir des catalyseurs, mais aussi de démontrer que ces technologies, techniques et outils expérimentaux de pointe peuvent accélérer les solutions au changement climatique. Et M. Black ajoute : « Même si nous nous intéressons d'abord à l'or, le projet nous permettra d'acquérir des moyens que nous pourrons partager avec d'autres partenaires et collaborateurs de l'industrie. » Pour Parisa Karimi, « l'inefficacité nous interdit d'élargir l'usage d'un élément aussi rare que l'or aux énergies propres. L'objectif consiste à découvrir des matériaux optimisés au moyen desquels on centuplera l'utilisation de l'or comparativement aux nanoparticules actuelles. »
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