Apprendre à parler est l’une des premières corvées de la vie. L’une des plus agréables aussi. Le langage forge notre identité. Il nous aide à nouer nos premiers liens et à entrer de pied ferme dans la vie. La majorité des gens tiennent la parole pour acquise, mais l’enfant qui tarde à parler éprouve beaucoup plus de mal à déchiffrer et à interpréter l’information.
Pour Greg Sutton et Marnee Brick — cofondateurs de TinyEYE Therapy Services — offrir un service d’orthophonie individualisé à un plus grand nombre d’enfants, surtout dans les régions éloignées ou rurales, était un impératif. Dans cette optique, en 2005, le frère et la sœur ont fondé une entreprise de haute technologie à Saskatoon, avec le soutien financier du Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI) du Conseil national de recherches du Canada (CNRC). Ensuite, ils ont élaboré une plateforme en ligne leur permettant de fournir des services d’orthophonie adaptés aux enfants d’âge scolaire du Canada et d’ailleurs, via Internet.
« L’enjeu est énorme », admet M. Sutton, chef de direction de l’entreprise. « Un enfant qui met plus de temps à parler manquera peut-être de confiance et développera une piètre estime de soi. Revendiquer son autonomie sera plus difficile pour lui. »
« Marnee travaillait comme orthophoniste. Elle consacrait un nombre incroyable d’heures à voyager d’école en école, ne voyant souvent qu’un élève à chaque endroit. De précieux dollars destinés à l’éducation payaient ses déplacements au lieu d’aider les petits. Nous étions persuadés que l’on pouvait faire mieux. »
TinyEYE combine la vidéoconférence aux technologies les plus pointues du jeu pour offrir des services d’orthophonie d’une manière amusante et engageante, à distance et à de nombreux enfants, simultanément. Les enfants se connectent à l’école, pour travailler avec l’orthophoniste, ou à la maison, pour effectuer des exercices qui ressemblent à des jeux. L’entreprise propose aussi un robot qui se circule en classe et permet aux enfants de converser avec l’orthophoniste apparaissant sur l’écran qui lui sert de « tête ». Ainsi, l’orthophoniste peut non seulement voir l’enfant dans son élément, mais aussi comment il se comporte avec ses condisciples. Les petits adorent ça!
« Notre entreprise n’aurait jamais vu le jour sans le PARI . Les risques étaient trop grands au départ, sauf pour deux entrepreneurs un peu cinglés et le PARI. »
Le PARI aide une entreprise canadienne à maîtriser une technologie de rupture
Pour commencer, il fallait créer le prototype d’un logiciel capable de mettre visuellement l’orthophoniste en contact avec l’enfant, en temps réel et de façon fiable. Le couple s’est vite tourné vers le PARI pour obtenir de l’aide, tant les difficultés étaient nombreuses, sur le plan aussi bien technique que commercial.
« Ils essayaient de faire quelque chose qui n’avait jamais été tenté auparavant. C’est beaucoup plus ardu que simplement bâtir une technologie », explique Clifford Klein, le conseiller en technologie industrielle (CTI) du PARI qui a épaulé l’entreprise. « Il faut engager les personnes adéquates pour échafauder les stratégies de recherche et commerciales qui feront croître l’entreprise. »
« Nous mettions au point une technologie de rupture et devions prouver à nos clients ainsi qu’aux organismes responsables de la réglementation que ce que nous proposions était efficace, conforme à la déontologie, et viendrait en aide à des milliers d’enfants », reprend M. Sutton.
À partir de 2006, le PARI a aidé la jeune entreprise à engager des diplômés de fraîche date pour perfectionner le logiciel et effectuer des études de marché. D’autres projets ont suivi, presque tous les ans, pour intégrer des méthodes évoluées d’orthophonie à la plateforme, parallèlement à l’infrastructure d’un réseau à haute performance ainsi que des systèmes intelligents devant faciliter la mise à l’échelle à des fins commerciales.
« Le PARI est le partenaire rêvé dans de telles circonstances », affirme M. Sutton. « Le programme permet d’embaucher de jeunes diplômés et divers spécialistes techniques. Les CTI ont de l’expérience et n’hésitent pas à faire office de mentors, de guides et de superviseurs. »
L’entreprise s’est épanouie, a mis sa technologie en place et séduit quelques premiers clients au Canada et aux États-Unis. Une étude réalisée à la Kent State University (disponible en anglais seulement) a mis en relief l’efficacité de cette approche en comparant les élèves qui recouraient aux services d’orthophonie en ligne avec la plateforme TinyEYE à ceux qui profitaient de l’aide directe d’un orthophoniste, la méthode traditionnelle. Près du double des enfants (83 %) utilisant le service en ligne avaient atteint leurs objectifs de communication, comparativement à 47 % pour ceux qu’aidait l’orthophoniste en personne.
L’innovation et la technologie au service des enfants grâce à TinyEYE
Aujourd’hui, les services d’orthophonie en ligne TinyEYE viennent en aide à des milliers d’enfants dans une vingtaine de pays. L’entreprise a remporté dix-sept prix pour l’excellence en innovation dans les domaines de la santé, du cyberapprentissage et du service à la clientèle. Elle emploie des centaines d’orthophonistes, dont bon nombre travaillent de leur domicile. Bien qu’elle ait des filiales aux États-Unis et en Europe, l’entreprise garde son siège social et son centre de technologie à Saskatoon.
L’entreprise poursuit son travail avec le PARI en vue d’adapter sa plateforme à de nouveaux marchés et de porter assistance aux enfants parlant d’autres langues ou dialectes.
« Notre entreprise n’aurait jamais vu le jour sans le PARI », insiste M. Sutton. « Les risques étaient trop grands au départ. Jamais personne n’aurait appuyé financièrement deux entrepreneurs aussi cinglés que nous. Sauf le PARI. »
« Nous savions que, pour survivre, notre entreprise devait être lucrative. Mais notre priorité absolue était de faire naître des sourires, de réconforter et d’amener les enfants à embrasser la vie avec assurance. »
Contactez-nous
Relations avec les médias, Conseil national de recherches du Canada
1-855-282-1637 (sans frais, au Canada seulement)
1-613-991-1431 (ailleurs en Amérique du Nord)
001-613-991-1431 (à l'étranger)
media@nrc-cnrc.gc.ca
Suivez-nous sur X : @CNRC_NRC