Le dérèglement climatique se fait sévèrement sentir sur notre planète, comme le montrent la fonte des calottes glaciaires et les prévisions météorologiques extrêmes. Les activités humaines et les émissions de gaz à effet de serre associées à l'utilisation des combustibles fossiles pour la production d'électricité, le chauffage et le transport sont en partie responsables de ce dérèglement. Pour assurer la longévité de notre planète, il est maintenant nécessaire de prendre ce problème à bras‑le‑corps et d'agir.
En 2019, l'Agence de promotion économique du Canada (APECA) atlantique du gouvernement du Canada mettait au défi les constructeurs et concepteurs de bateaux, de même que les entrepreneurs du secteur naval. Le défi : concevoir une coque qui offre une moindre résistance à l'avancement et donc une consommation moindre de carburant, un coût opérationnel plus bas et des émissions moins élevées de gaz à effet de serre. Les participants devaient soumettre les plans de conception d'une coque innovante qui répondait aux besoins des acteurs de la pêche côtière du Canada atlantique et conforme aux règlements canadiens et provinciaux sur les bateaux de pêche commerciaux tout en étant respectueuse de l'environnement et efficace.
L'APECA a fait appel au Conseil national de recherches du Canada (CNRC) pour notre expertise scientifique et technique. Avec ses installations d'essais, son équipe expérimentée et ses connaissances étendues en matière de technologie marine et d'architecture navale, notre Centre de recherche en génie océanique, côtier et fluvial était parfaitement positionné pour participer à l'évaluation des coques proposées et effectuer les tests numériques et physiques dans le cadre de ce défi.
Tout le monde sur le pont
Après évaluation de tous les plans présentés, 8 demi‑finalistes ont été sélectionnés. L'équipe du centre de recherche de St. John's (Terre‑Neuve‑et‑Labrador) a soumis les 8 concepts de coque à des simulations numériques réalistes. Elle a évalué l'efficacité de chaque coque le long d'une voie maritime virtuelle. Ces simulations ont permis de sélectionner 3 finalistes pour la phase finale du concours.
Pour valider les résultats obtenus lors de la phase précédente, des spécialistes du CNRC ont fabriqué des modèles réduits utilisant les coques proposées par les finalistes. Construits en stratifiés de polystyrène, de fibre de verre et de résine époxy et portant plusieurs capteurs électriques, ces modèles ont ensuite été soumis à des tests dans le bassin d'essais de carènes de 200 m du CNRC à St. John's. Les tests consistaient à évaluer la résistance à l'avancement, l'enfoncement et l'assiette de chaque coque; des propriétés dont dépendra l'efficacité du bateau de pêche. Les tests physiques ont validé et renforcé la fiabilité des résultats préliminaires obtenus par simulation numérique et nous ont permis de mieux comprendre comment les bateaux grandeur nature se comporteront.
À l'issue de cette dernière série d'essais, le comité d'évaluation a analysé les performances obtenues pour chaque modèle pour déterminer lequel serait le plus efficace tout en offrant une opérabilité générale optimale, c'est‑à‑dire pouvant être utilisé dans la pratique, ayant une bonne fabricabilité et pouvant faire l'objet d'un plan de commercialisation réaliste.
Faire des vagues
La collaboration entre le CNRC et l'APECA a contribué à faire progresser l'ingénierie des bateaux de pêche tout en gardant prioritaire l'adoption de technologies propres. Tout le monde s'est retrouvé sur le pont dans le cadre du Défi de l'efficacité de la conception des coques, des chercheurs et des ingénieurs du CNRC aux participants en passant par les partenaires et le jury chargé de l'évaluation des concepts proposés.
La formule du défi assorti d'un prix a permis à plusieurs ministères fédéraux et partenaires du secteur maritime de collaborer et de partager leurs expertises. La mission du CNRC de se concentrer sur les projets de recherche axés sur les technologies vertes pour réduire la consommation de carburant et les émissions de carbone a permis de faire avancer cette initiative encore plus loin. Ce changement de perspective qui consiste à trouver les solutions les plus efficaces d'un point de vue énergétique a fonctionné à 2 niveaux : réduction de l'impact environnemental et viabilité des concepts sur le plan commercial.
« Une réduction de la quantité de gaz à effet de serre émise par un navire, ne serait‑ce que de 2 %, répartie sur l'ensemble d'une flottille constituée de 1 000 bateaux aboutit sur un an à une importante réduction de ces émissions dans notre fragile environnement. »
Après plusieurs mois d'essais et d'analyse des données de ces conceptions et modèles novateurs, l'honorable Bernadette Jordan, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, a annoncé le gagnant du grand prix lors d'une conférence de presse virtuelle le 12 mai 2021. L'entreprise terre‑neuvienne, TriNav Marine Design, qui compte plus de 25 ans d'expérience dans la conception de bateaux de pêche, a été couronnée lauréate du grand prix de ce concours.
Le CNRC s'est engagé à prioriser le respect de l'environnement en contribuant à réduire la dépendance du Canada à l'égard des combustibles fossiles et en soutenant les travaux de recherche et de développement qui encouragent la durabilité et protègent contre les menaces qui pèsent sur l'environnement. L'aide que nous avons apportée aux constructeurs de bateaux pour qu'ils utilisent des coques qui réduisent la consommation en carburant des bateaux de pêche et donc leurs émissions de gaz à effet de serre fait partie de notre stratégie gagnante pour rester axée sur la recherche environnementale et la durabilité.
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