
La lutte contre les dommages que causent les changements climatiques aux immeubles et infrastructures s'intensifie. Les événements vont en s'aggravant (feux incontrôlés, montée des eaux et météo imprévisible) et compromettent la sécurité de nos communautés et l'intégrité de structures indispensables.
Pour nous donner les moyens d'attaquer de front ces problèmes, le Centre de recherche en construction du Conseil national de recherches du Canada (CNRC) mène des recherches sur la manière de rendre notre environnement bâti plus résilient aux effets des phénomènes climatiques. Fort d'un financement obtenu d'Infrastructure Canada, le CNRC accumule actuellement les connaissances factuelles et crée des lignes directrices et des outils qui assureront la sécurité de nos infrastructures et communautés au cours des prochaines décennies.
Résilience de l'écosystème
De 2016 à 2021, dans le cadre de l'Initiative sur les bâtiments et infrastructures publiques de base résistants aux changements climatiques (BIPBRCC), des données ont été collectées et des outils ont été développés pour aider le secteur canadien de la construction à relever les défis qui l'attendent. En collaboration avec plus de 200 experts de l'administration publique, des universités et de l'industrie, les chercheurs du CNRC ont notamment développé des connaissances qui permettront d'apporter des changements éclairés aux méthodes de construction, d'exploitation, d'entretien et de rénovation des infrastructures et des immeubles au Canada.
« Dans le cadre de l'Initiative sur les bâtiments et infrastructures publiques de base résistants aux changements climatiques, nous avons pris la tête des efforts déployés pour intégrer les considérations relatives aux changements climatiques dans la conception du milieu bâti », affirme Marla Desat, agente de sensibilisation technique au Centre de recherche en construction du CNRC. « Nos experts participent aussi en ce moment à des discussions internationales sur ces questions et le fruit de leurs recherches a d'ailleurs été mis en relief à la conférence internationale sur les changements climatiques COP 27 l'an dernier. »
Misant sur le succès de ces travaux, l'année dernière, le gouvernement du Canada a annoncé le lancement de l'Initiative sur l'environnement bâti résilient aux changements climatiques (IEBRCC) qui durera cinq ans et coûtera 35 millions de dollars. Cette nouvelle initiative a pour objet de continuer à faire avancer le concept de résilience en misant sur la collaboration de l'ensemble du secteur de la construction. Elle porte surtout sur le développement d'un nombre croissant d'outils et de guides pour la construction d'immeubles et d'infrastructures résilients, de la conception à la prise des décisions en matière de construction, d'exploitation, d'entretien et de rénovation.
« Les liens étroits que nous entretenons avec nos collaborateurs nous aident à nous concentrer sur les choses qui comptent, ajoute Desat. Grâce à l'Initiative sur l'environnement bâti résilient aux changements climatiques, nous étendons nos efforts aux domaines à priorité élevée comme la construction de barrages résilients et les solutions axées sur la nature. L'intégration d'éléments naturels aux solutions proposées pourrait contribuer à atténuer la gravité des inondations en milieu urbain et les effets néfastes des îlots de chaleur urbains imputables à l'emmagasinement de la chaleur sur les surfaces pavées et dans les zones où le milieu bâti est particulièrement dense. »
Parmi les nouveaux projets en cours, mentionnons la conduite de plusieurs études sur les incidences des changements climatiques sur les barrages; la mise à l'essai de techniques de protection du pergélisol à Tuktoyaktuk, dans les Territoires du Nord-Ouest, et à Iqaluit, au Nunavut; la conception et le développement d'outils pour éliminer les risques de moisissure sur les murs extérieurs et la production par le CNRC d'une édition augmentée du Guide national sur les incendies en milieu périurbain.
Plus récemment, des chercheurs du laboratoire d'étude de la corrosion du Centre de recherche en construction ont attiré l'attention de leurs collègues sur les dangers pour les ponts de la corrosion galvanique. La corrosion atmosphérique et ses effets sont bien connus, mais la corrosion galvanique est tout aussi dangereuse, bien que ses effets soient plus pernicieux. Elle se produit lorsque deux métaux différents sont en contact l'un avec l'autre et que s'ajoute la présence d'un électrolyte comme de l'eau mélangée avec le sel utilisé pour déglacer les routes, une situation courante au Canada! Ces recherches de pointe contribueront à prolonger la vie utile des ponts.
Pour plus d'information sur les projets de l'IEBRCC, nous vous invitons à visiter la page Web qui décrit nos travaux de recherche sur les infrastructures et bâtiments résilients aux changements climatiques.
La résilience à l'œuvre
En diffusant leurs plus récentes découvertes scientifiques, les chercheurs dans le domaine de la résilience aux changements climatiques des immeubles et des infrastructures jouent un rôle clé, car ils permettent ainsi aux personnes qui peuvent mettre en pratique leurs études et leurs recommandations (des concepteurs et ingénieurs aux développeurs de normes en passant par les comités d'élaboration des codes) d'agir et de rendre notre milieu bâti plus résilient. Les chercheurs diffusent aussi leurs connaissances techniques en participant aux travaux des différents comités nationaux et internationaux qui mènent à l'adoption de nouvelles normes de résilience et de guides de pratiques exemplaires.
Depuis fort longtemps passionnés par l'avènement au Canada d'une industrie de la construction durable, les chercheurs du CNRC s'efforcent de faire en sorte que les changements apportés aujourd'hui pour accroître la résilience au climat des immeubles et des infrastructures auront des effets durables.
Selon Marianne Armstrong, responsable de l'initiative IEBRCC, « leurs recommandations axées sur l'avenir prépareront et protégeront nos infrastructures d'approvisionnement en eau, de transports, de chauffage, de distribution d'électricité et bien d'autres encore ».
Le Centre de recherche en construction n'est par ailleurs pas le seul du CNRC à contribuer à cette importante tâche qu'est la protection de l'environnement. Les chercheurs et installations du Centre de recherche en génie océanique, côtier et fluvial, du Centre de recherche sur l'automobile et les transports de surface et du Centre de recherche en aérospatiale du CNRC travaillent tous de près ou de loin à des projets visant à accroître notre résilience au climat dans le cadre de l'initiative IEBRCC. « Ensemble, nous accomplissons des pas de géant vers un avenir plus durable. »