Regard sur la biodégradation du pétrole dans l'Arctique
La biorestauration est une technique de gestion de déchets qui fait appel aux microorganismes pour décomposer les produits chimiques toxiques dans le sol, l'eau et l'air. Elle pourrait changer la façon dont les organismes municipaux et gouvernementaux minimisent les effets néfastes des déversements de produits chimiques organiques sur l'environnement. Au pays, la biorestauration a déjà fait ses preuves dans les sols du Grand Nord, ce qui nous incite à en explorer le potentiel dans l'environnement marin.
Un partenariat entre le ministère des Pêches et des Océans (MPO) et le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) pave la voie en cherchant à établir avec quelle rapidité le pétrole se dégrade, surtout dans les climats plus froids du milieu marin.
Grâce au soutien financier de Ressources naturelles Canada dans le cadre de son Programme de recherche et de développement énergétiques (PRDE), l'équipe de recherche conjointe a lancé une étude déterminante qui fait appel à la génomique pour analyser et caractériser le potentiel de dégradation du pétrole dans le milieu arctique avec l'aide de bactéries indigènes.
Une approche unicellulaire
En observant les microorganismes aquatiques qui se nourrissent des composés du pétrole, les membres de l'équipe comptent sur leurs connaissances mutuelles de la biodégradation et de la biorestauration pour faire en sorte que l'être humain, par ses activités, ne saccage pas la nature canadienne.
« Nous étudions la cinétique de la biodégradation », explique Thomas King, chercheur principal au Centre de recherche environnementale sur le pétrole et le gaz extracôtiers du MPO. L'équipe espère ainsi établir la gamme complète de composés chimiques dont est fait le pétrole, et prouver que la biorestauration constitue une solution envisageable pour la dépollution, même quand le mercure chute sous le point de congélation.
Pour sa part, Charles Greer, chef du groupe de la biosurveillance au CNRC, ajoute que « la biorestauration pourrait économiser des millions de dollars aux organisations et au gouvernement. » C'est pourquoi l'équipe examine la façon de décomposer les hydrocarbures dangereux du pétrole et du gaz naturel en substances inoffensives en recourant aux microorganismes présents dans la nature. « En somme, nous cherchons des moyens pour amener ces unicellulaires à s'attaquer aux produits qui pourraient être accidentellement déversés dans l'Arctique », poursuit M. Greer.
Protéger le Nord canadien
Les résultats préliminaires des travaux révèlent que la dégradation du pétrole est possible dans les eaux de l'extrême Arctique, même à une température de -1 °C, ce qui confirme ce que d'autres chercheurs ont déjà observé près de la mer de Beaufort, qui baigne la côte des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon.
M. Greer et les membres de son équipe ne cessent d'en apprendre davantage sur la biorestauration dans la douceur de leur laboratoire montréalais, dans le cadre du programme Arctique du CNRC, et en continuant de collaborer avec leurs collègues du MPO. « Travailler avec le CNRC pour approfondir ces recherches est un avantage indéniable », affirme M. King, persuadé que ce qui en ressortira trouvera aussi des applications sur les côtes canadiennes de l'Atlantique et du Pacifique.
Avec près de quatre millions de kilomètres carrés de terre et d'eau, l'immense territoire de l'Arctique canadien recèle un potentiel de développement considérable. Mais avec l'intensification des activités humaines vient une grande responsabilité : celle de protéger et de préserver les espaces naturels. Nous y parviendrons grâce à des solutions issues d'une nouvelle vague de recherches qui contribueront à maintenir la pureté originelle de l'environnement canadien.
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