État : | Actif |
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Date : | Avril 2020 |
Préparé par : | Commission canadienne des codes du bâtiment et de prévention des incendies |
Objet : | Groupe d'étude mixte CCCBPI/CCPTPC sur les transformations apportées aux bâtiments existants |
Format de rechange : | Rapport final - Transformations apportées aux bâtiments existants (PDF, 1,29 Mo) |
Table des matières
- Table des matières
- Introduction
- Contexte
- Domaine d'application
- Mandat
- Activités du GEMTABE
- Réunions
- Recherche et analyse
- Précédents jurisprudentiels
- Analyse du contexte entourant les initiatives nationales et internationales
- Analyse du contexte entourant les programmes d'encouragement volontaires, les subventions ou les incitations fiscales
- Mise à jour sur le questionnaire
- Termes et définitions
- Exigences contractuelles et légales des polices d'assurance
- Recommandations du GEMTABE
- Sommaire des recommandations
- Références bibliographiques
Introduction
Ce rapport présente un sommaire des travaux et des recommandations du Groupe d'étude mixte CCCBPI/CCPTPC sur les transformations apportées aux bâtiments existants (GEMTABE). Ce groupe comprend 3 membres du Comité consultatif provincial-territorial des politiques sur les codes (CCPTPC) ainsi que 4 membres de la Commission canadienne des codes du bâtiment et de prévention des incendies (CCCBPI), et est soutenu par 3 conseillers techniques du CNRC.
D'un bout à l'autre du Canada, l'absence d'exigences claires dans les codes relativement aux bâtiments existants donne lieu à une approche incohérente en matière de transformations, ce qui sème la confusion au sein de l'industrie ainsi que parmi les responsables de la réglementation et les propriétaires/exploitants de bâtiments, et occasionne des pratiques qui pourraient s'avérer non sécuritaires.
Plus précisément, le CCPTPC a soulevé les préoccupations suivantes :
- l'absence d'une approche uniforme dans les provinces et les territoires;
- l'augmentation de la charge de travail pour les concepteurs;
- une ambiguïté par rapport à l'ampleur des travaux nécessaires visant la portion inchangée des bâtiments;
- la rentabilité du projet; et
- un marché en expansion pour la transformation des bâtiments existants.
Afin de se pencher sur ces problèmes et d'autres questions, le GEMTABE a tenu, depuis l'automne 2016, 16 téléconférences et 1 réunion en personne. Il a examiné les normes et les codes nationaux et internationaux, et a sollicité le point de vue des administrations pour apprendre des expériences de celles qui ont été les premières à adopter des mesures dans ce domaine.
Le GEM s'est concentré sur l'élaboration de grands principes et d'un concept général décrivant les déclencheurs et les points de décision par rapport aux exigences des codes applicables à la transformation des bâtiments existants. Selon la condition directrice, le déclencheur prépondérant pour toute exigence est fondé sur des mesures prises par le propriétaire sur une base volontaire (voir la section « Déclencheurs »). Une fois les principes et le concept approuvés par la CCCBPI, ses comités permanents peuvent utiliser l'information pour élaborer les exigences techniques particulières relatives aux transformations apportées aux bâtiments existants. Durant cette phase, le GEMTABE offrirait son appui si des questions et des problèmes étaient soulevés à propos du concept.
La tâche est très complexe et il s'agit probablement d'un facteur clé qui a nui à l'intervention dans ce domaine au Canada et à l'échelle mondiale. L'élaboration d'exigences relatives aux bâtiments existants nécessitera la participation d'un grand nombre, voire de l'ensemble, des comités permanents de la CCCBPI, ainsi qu'une vaste coordination entre les comités.
Contexte
Depuis les années 1940, les codes modèles nationaux ne cessent d'évoluer afin de s'adapter aux problèmes actuels et émergents, aux nouveautés en matière de technologies, de matériaux, de pratiques de la construction, de recherches et de politiques sociales, de même qu'aux besoins changeants de la société canadienne.
Aujourd'hui, les objectifs des codes nationaux visent la sécurité incendie, la sécurité structurale, la santé, l'accessibilité, la protection des bâtiments et des installations contre l'incendie et les dommages structuraux, ainsi que l'environnement (notamment l'efficacité énergétique et l'utilisation efficiente de l'eau).
Au fil du temps, en raison des avancées dans ces domaines, certains bâtiments plus anciens pourraient présenter des lacunes en matière de caractéristiques importantes par rapport aux bâtiments construits plus récemment. Par exemple, les exigences relatives à l'efficacité énergétique et à l'utilisation efficiente de l'eau n'ont été introduites dans le CNB qu'en 2012 et en 2015, ce qui est récent.
Les autorités compétentes ont exprimé le souhait de disposer d'une gamme d'outils pour appuyer leurs objectifs stratégiques. Les administrations se tournent de plus en plus vers les codes du bâtiment pour prendre en compte les objectifs prioritaires de leurs politiques sociales, comme la résilience aux changements climatiques ou le vieillissement de la population. Au Canada et à l'étranger, il y a un intérêt grandissant envers l'utilisation de la réglementation comme moyen de remédier aux lacunes non seulement des constructions neuves, mais également celles du parc immobilier existant. Les administrations y ont souvent recours lorsqu'une intervention rapide et efficace est requise.
Par exemple, les administrations optent davantage pour des codes du bâtiment plus ambitieux comme moyen de réduire la consommation énergétique et, par conséquent, les émissions de gaz à effet de serre (GES) des bâtiments. Même si l'application aux bâtiments existants est énoncée dans le Code national du bâtiment (CNB), les administrations appliquent souvent le CNB à la conception et à la construction de nouveaux bâtiments seulement. Puisque la durée de vie des bâtiments peut dépasser les 50 ou 100 ans, le taux de remplacement de ces anciens bâtiments par de nouveaux demeure relativement bas. D'après la plus récente enquête sur l'utilisation de l'énergie par les ménages (2011), aujourd'hui, près de la moitié (49 %) des ménages habitent un logement construit avant 1980.
L'élaboration des codes modèles nationaux pour les bâtiments existants pourrait constituer un élément clé permettant d'améliorer la performance de ces bâtiments au moment d'effectuer des transformations et d'atteindre les objectifs stratégiques à long terme des provinces et des territoires, ainsi que ceux du CanadaNote de bas de page 1.
Répercussions économiques
De nombreuses raisons incitent à porter une plus grande attention aux répercussions économiques potentielles liées à la transformation des bâtiments existants.
En Europe, où des politiques gouvernementales robustes relatives à la performance énergétique des bâtiments, tant nouveaux qu'existants, sont en place, les rénovations favorisant l'efficacité énergétique (c.-à-d. les transformations) ont joué le rôle important de stabilisateur du secteur de la construction et de l'économie européenne depuis la crise financière de 2008. En 2015, le marché de la rénovation énergétique dans l'Union européenne était estimé à 109 milliards d'euros et à 882 900 emplois, les bâtiments résidentiels représentant la plus grande part du marché, soit 65 % (Saheb, 2016).
D'après le document « Economic Impacts of Home Renovation and Repair » de l'ACCH, la rénovation et la réparation d'habitations ont généré, en 2018, 699 064 emplois, 42,5 milliards de dollars en salaires et 81,6 milliards de dollars en investissement au Canada (ACCH, 2018). En comparaison, les répercussions économiques liées aux constructions neuves se sont avérées plus faibles. La même année, la construction de nouveaux bâtiments a généré 566 472 emplois, 34,4 milliards de dollars en salaires et 79,2 millions de dollars en investissement (ACCH, 2018). Toute mesure réglementaire ou non réglementaire pouvant favoriser l'intérêt pour les transformations apportées aux bâtiments existants pourrait accroître le potentiel économique de l'industrie des transformations, à condition d'être raisonnable.
D'autre part, les propriétaires démontrent un vif intérêt pour les rénovations. D'après un sondage Angus Reid effectué pour le compte de la CIBC en mai 2017, près de la moitié des propriétaires canadiens (48 %) envisageaient d'exécuter des travaux de rénovation dans les 12 mois subséquents (Newswire, 2017). Ils anticipaient des dépenses de 11 800 $, en moyenne, et souhaitaient avant tout rénover pour des raisons d'usure et de détérioration. En l'absence d'un cadre de réglementation pratique, les propriétaires risquent d'éviter d'effectuer des rénovations ou de se tourner vers le marché noir, ce qui n'améliore pas la performance des bâtiments existants.
Abordabilité
Comme dans le cas des modifications proposées pour les nouveaux bâtiments, il convient de considérer avec attention les répercussions des exigences des codes relatives aux bâtiments existants sur toutes les parties intéressées. Certaines sont particulièrement préoccupées par les répercussions d'une réglementation sur l'abordabilité, plus particulièrement les Canadiens plus jeunes qui tentent d'acheter leur première maison, ainsi que les Canadiens à plus faible revenu. Se loger étant un besoin fondamental, il faudra donc examiner les répercussions de toute mesure réglementaire sur les citoyens plus vulnérables, y compris les mesures volontaires relatives aux transformations apportées aux maisons et aux bâtiments existants.
Selon l'étendue du projet, les transformations pourraient nécessiter la participation de professionnels hautement qualifiés afin de veiller à ce que l'approche fondée sur le bâtiment en tant que système soit suivie et d'éviter les conséquences non voulues.
Dans toute transformation, il est important d'optimiser les possibilités d'amélioration. Il s'agit d'établir un équilibre entre les coûts supplémentaires de cette amélioration, le rendement des investissements dans l'amélioration et les limites du bâtiment existant. Les propriétaires de bâtiment ne devraient pas être forcés d'entreprendre des mises à niveau dispendieuses qui ne correspondent pas aux modifications souhaitées lors de la transformation de leur maison ou bâtiment. Des mécanismes de financement complémentaire (notamment des crédits d'impôt, des subventions, des prêts sans intérêt) pourraient encourager les propriétaires de bâtiment à élargir l'étendue des travaux de transformation en allégeant leur fardeau financier (voir la rubrique « Autres moyens d'intervention »).
Efficacité énergétique : un point de départ
L'environnement ne constitue que l'un des 5 objectifs des codes. Il importe aussi d'envisager les 4 autres objectifs, et de considérer les 5 dans leur globalité. Par exemple, une amélioration de la protection d'un bâtiment contre les dommages structuraux afin qu'il résiste à un séisme pourrait diminuer son efficacité énergétique en raison des effets des ponts thermiques. De la même manière, l'amélioration de l'efficacité énergétique d'un bâtiment au moyen d'un revêtement extérieur pourrait avoir des répercussions sur la sécurité incendie; selon les matériaux utilisés, des précautions supplémentaires pourraient être requises.
Même s'il s'avère nécessaire de prendre en compte tous les objectifs des codes, les transformations améliorant l'efficacité énergétique des bâtiments sont devenues le moteur de cette initiative. Le Canada a signé l'Accord de Paris sur le climat et doit régulièrement faire état de ses progrès concernant l'atteinte de ses engagements. D'ailleurs, tous les paliers de gouvernement, tant au Canada qu'à l'échelle mondiale, soutiennent de plus en plus l'amélioration de la performance énergétique de l'environnement bâti, compte tenu des engagements liés aux changements climatiques pris lors de l'Accord de Paris. Le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, qui découle de l'Accord de Paris, décrit plusieurs objectifs associés à l'environnement bâti et un objectif visant particulièrement les bâtiments existants :
« Élaborer un code type pour les immeubles existants afin de guider les améliorations écoénergétiques pendant les rénovations dans l'objectif que les provinces et les territoires l'adoptent. »
Puisque l'un des objectifs principaux du Cadre pancanadien vise la réduction des émissions de gaz à effet de serre, une pression pourrait être exercée afin que l'intensité des émissions de carbone de différents carburants soit prise en considération dans les codes modèles nationaux. À l'heure actuelle, les codes modèles nationaux passent sous silence les types de carburant et se concentrent sur la réduction de la consommation énergétique des bâtiments. Le GEM prévoit que cette position s'appliquerait également aux exigences des codes relatives à la transformation des bâtiments existants.
Peu importe la stratégie suivie, tous les paliers de gouvernement devront travailler de concert pour élaborer et mettre sur pied une stratégie globale afin de diminuer considérablement les émissions du parc immobilier dans son ensemble (bâtiments nouveaux et existants) en vue de respecter les engagements sur les cibles vis-à-vis des changements climatiques.
Durabilité
Il importe d'examiner la situation dans son ensemble au moment d'introduire une réglementation, particulièrement en ce qui a trait aux transformations apportées à des bâtiments existants. Hormis la diminution de l'énergie opérationnelle (c.-à-d. l'efficacité énergétique) d'un bâtiment, de nombreux facteurs, dont l'intensité de carbone des bâtiments, influent sur la durabilité globale. Bien que le carbone ne soit visé par aucun des objectifs des codes à l'heure actuelle, le sujet pourrait être réexaminé si les provinces et territoires conviennent que le carbone devrait être abordé dans les codes.
Autres moyens d'intervention
En l'absence de mesures réglementaires uniformes prescrivant l'amélioration de la performance des bâtiments au moment où des transformations sont apportées, ou de mesures non réglementaires encourageant ces améliorations, beaucoup de bâtiments existants demeureraient inchangés pendant de nombreuses années à venir.
Dans le domaine des améliorations énergétiques, le maintien du statu quo pourrait avoir d'importantes répercussions sur l'atteinte d'objectifs stratégiques spécifiques par le Canada, comme son engagement envers l'Accord de Paris. D'ici 2030, le Canada s'est engagé à réduire ses émissions de GES de 30 % comparativement aux niveaux de 2005.
En général, des moyens réglementaires et non réglementaires pourraient être élaborés parallèlement afin que des améliorations globales dans la performance des maisons et des bâtiments soient réalisées. L'éducation au sein de l'industrie, l'élaboration de produits, des programmes incitatifs en matière d'économie d'énergie (p. ex., le programme écoÉNERGIE Rénovation), l'étiquetage obligatoire (p. ex., le système de cote ÉnerGuide), des étalonnages obligatoires, des projets de démonstration/recherche, l'éducation des consommateurs et des mécanismes de financement pourraient, par exemple, favoriser la transformation des bâtiments existants. Ces types d'initiatives prépareraient l'industrie et le grand public aux changements réglementaires à venir et poseraient les jalons d'une mise en œuvre réussie.
L'étiquetage obligatoire peut être un excellent moyen de communiquer l'information et d'améliorer les connaissances chez les consommateurs. Par exemple, on a recours à l'étiquetage obligatoire dans le cadre de programmes d'efficacité énergétique pour mesurer et diriger les améliorations en matière d'efficacité énergétique, permettre le développement de bases de données axées sur la performance et déterminer les attentes de bases relativement à la performance en fonction de l'archétype et de l'âge du parc immobilier. Cette méthode contribue également à améliorer le niveau de connaissances du grand public en matière d'énergie et pourrait permettre une hausse du prix de revente des bâtiments écoénergétiques par rapport aux bâtiments n'ayant pas subi de telles transformations. Étant donné que seul un conseiller en matière d'énergie peut attribuer une étiquette de cote énergétique, l'étiquetage obligatoire pourrait aussi permettre d'accroître le nombre d'experts compétents au sein de l'industrie de l'énergie, ce qui assurerait des transformations conformes aux codes.
L'éducation du public et la gestion des attentes constituent des points essentiels de cette initiative. La cote d'efficacité énergétique des nouveaux bâtiments est habituellement fondée sur des projections et l'industrie semble prête à accepter l'écart fréquent entre la performance modélisée et la performance réelle. Les bâtiments existants représentent un plus grand défi à cet égard, car la performance réelle est connue, tout comme la performance résultant des transformations.
Événements récents
En raison de tragédies récentes, les travaux en matière de transformations apportées aux bâtiments existants feront probablement l'objet d'une attention considérable et d'un examen minutieux. L'incendie de la tour Grenfell, au Royaume-Uni, survenu le 14 juin 2017 et ayant coûté la vie à 72 personnes, constitue un exemple de ce type de tragédie.
La tour Grenfell, une vieille structure de béton (de 1972 à 1974), avait été récemment rénovée (2015 et 2016) au moyen d'une façade écoénergétique. Le nouveau revêtement extérieur consistait en un panneau composite en aluminium à âme de polyéthylène, hautement combustible, posé sur une lame d'air ventilée de 2 po (Building Science Corporation, 2017). Une fois que le revêtement combustible a pris feu, la lame d'air a fourni un apport continu d'oxygène, permettant à l'incendie de se propager rapidement. L'isolation continue derrière la lame d'air ventilée consistait en une couche d'isocyanurate revêtu d'aluminium de 6 po présentant un degré de résistance au feu, sans toutefois y être à l'épreuve.
La tragédie de la tour Grenfell aide à comprendre les nombreux facteurs à prendre en considération lors d'une transformation, notamment :
- le choix des matériaux de remplacement et les essais qui s'ensuivent sur les murs extérieurs;
- la pertinence de la réglementation, des directives et des pratiques actuelles de l'industrie en lien avec les transformations possibles;
- les mécanismes de conformité offerts pour suivre l'évolution des transformations;
- l'ensemble des mesures de prévention et de protection contre les incendies après la transformation (escaliers, gicleurs, revêtement, etc.);
- la capacité du service d'incendie local d'intervenir en cas d'incendie d'une structure d'un bâtiment de grande hauteur; et
- la capacité de l'autorité compétente d'examiner, de contrôler et d'approuver des rénovations complexes.
Parmi d'autres exemples d'incendies mettant en cause des revêtements combustibles, mentionnons celui de la tour Mermoz, en France (mai 2012), celui de l'immeuble à appartements Lacrosse, à Melbourne (novembre 2014) et celui de l'hôtel The Address Downtown Dubaï (décembre 2015). Des décisions en matière de conception qui ont amélioré la performance thermique de ces bâtiments, mais diminué leur degré de résistance au feu, sont maintenant remises en question et étudiées minutieusement.
Ces tragédies rappellent que les matériaux et ensembles de construction doivent être conformes aux normes d'essai appropriées. Peut-être plus importante encore, l'évaluation de la performance de l'ensemble en entier est nécessaire pour déterminer si l'utilisation d'une combinaison spécifique de matériaux de construction convient à un projet particulier. De plus, il est nécessaire d'apporter un plus grand soutien en matière de conformité aux secteurs de la conception et de la construction, de veiller à ce que ces exigences soient communiquées aux parties intéressées et de s'assurer qu'elles sont suivies et mises en application par les administrations locales.
Toute recommandation en matière de transformations apportées à des bâtiments existants devra donc être analysée en profondeur et examinée par des spécialistes de disciplines nombreuses et diverses pour éviter le risque de conséquences non voulues.
Occasion manquée
La crise des immeubles en copropriété présentant des problèmes d'infiltrations d'eau en Colombie-Britannique et la période qui a suivi constituent un exemple d'occasion manquée en ce qui a trait à la mise à niveau potentielle de bâtiments.
Parmi les 159 979 immeubles en copropriété construits en Colombie-Britannique dans les 15 années précédant l'an 2000, 45 % d'entre eux présentaient des problèmes d'infiltrations d'eau (Stueck, 2008). La réparation de l'enveloppe de ces bâtiments aurait pu constituer une occasion importante d'effectuer des travaux de mise à niveau de ces derniers, non seulement par rapport à l'infiltration d'humidité, mais aussi en ce qui a trait à l'amélioration de leur efficacité énergétique. L'obligation prévue d'ouvrir l'enveloppe du bâtiment aux fins de réparation et de prévention de l'infiltration de l'humidité aurait constitué le moment idéal pour considérer l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments, sans trop d'efforts supplémentaires.
Des exigences ou des lignes directrices sur les manières d'améliorer l'efficacité énergétique de l'enveloppe du bâtiment, de même que des programmes de subventions ou de mesures incitatives, auraient pu aider à favoriser l'occasion d'améliorer le patrimoine bâti de la province.
Domaine d'application
Document du CCPTPC
En 2008, le Comité consultatif provincial-territorial des politiques sur les codes (CCPTPC) a produit un document d'orientation intitulé Provincial and Territorial Interest for Building Code Requirements on Renovation-Alteration of Existing Buildings. Ce document suggérait d'inclure des exigences spécifiques relatives aux bâtiments existants dans le code modèle national du bâtiment, dans le but premier de faciliter la conception, l'analyse et l'approbation des travaux de rénovation touchant les bâtiments existants.
Bâtiments visés par la partie 3 et la partie 9
Dans les codes, les bâtiments sont divisés en 2 grandes catégories.
- Les exigences des parties 3, 4, 5 et 6 visent tous les bâtiments, mais elles s'appliquent surtout aux bâtiments de plus de 3 étages en hauteur de bâtiment ou de plus de 600 m2 d'aire de bâtiment. Ces exigences englobent tous les types d'usage. Les dispositions sont surtout axées sur la performance et nécessitent l'embauche de professionnels pour assurer l'interprétation et la mise en application adéquates des exigences.
- Les exigences de la partie 9 visent les maisons et les petits bâtiments. Ces bâtiments ont une hauteur de bâtiment d'au plus 3 étages, une aire de bâtiment d'au plus 600 m2, et abritent seulement certains types d'usages. Les dispositions comprennent certaines exigences axées sur la performance, mais sont principalement prescriptives, de sorte que diverses parties intéressées du domaine de la construction (p. ex., les propriétaires, les constructeurs et les entrepreneurs) peuvent les utiliser.
Aux fins du présent rapport, le terme « bâtiment » s'applique à la fois aux grands et aux petits bâtiments, ainsi qu'aux maisons.
Bâtiments à valeur patrimoniale désignés
Il est important de reconnaître que des facteurs sociaux et culturels doivent être pris en compte lorsqu'il s'agit de bâtiments à valeur patrimoniale ou historique désignés. Le GEMTABE a débattu la question de savoir si les bâtiments à valeur patrimoniale, ou historique, devaient être pris en considération relativement aux transformations apportées aux bâtiments existants. Ces bâtiments sont habituellement visés par d'autres lois provinciales, territoriales ou municipales, comme la Loi sur le patrimoine de l'Ontario et la Heritage Conservation Act de la Colombie-Britannique. Au Canada, la majorité des lois visant les bâtiments à valeur patrimoniale sont élaborées au niveau municipal. Par exemple, le Heritage Conservation Statute Amendment Act de 1994 de la Colombie-Britannique donne aux municipalités le pouvoir de protéger le patrimoine local contre la transformation ou la destruction (Vancouver Heritage Foundation, 2018).
Cependant, ces lois peuvent aussi renvoyer aux codes nationaux. En outre, certains aspects patrimoniaux se rapportent à des éléments du bâtiment (par ex., les escaliers et les fenêtres, etc.) sans nécessairement s'appliquer à tout le bâtiment. Pour cette raison, le GEMTABE recommande que les bâtiments à valeur patrimoniale relèvent de mesures réglementaires, mais qu'une souplesse additionnelle soit appliquée pour faire en sorte que les exigences relatives à la transformation soient raisonnables (voir le principe 7). Il pourrait notamment y avoir une liste d'exceptions ou d'éléments « intouchables » propres aux bâtiments à valeur patrimoniale. Les mesures réglementaires devraient s'appliquer parallèlement aux lois provinciales, territoriales ou municipales. Ce principe devrait être énoncé dans les codes.
Les spécialistes du patrimoine devront pouvoir se fonder sur des protocoles et des méthodes pour réglementer des matériaux, des ensembles et des systèmes patrimoniaux afin d'assurer une base solide pour l'application des transformations axées sur la science du bâtiment et la protection culturelle.
Les mesures réglementaires devront également renvoyer à d'autres lois (p. ex., les lois fédérales portant sur les bâtiments patrimoniaux fédéraux) ainsi qu'à des normes existantes, le cas échéant (p. ex., les Normes et lignes directrices pour la conservation des lieux patrimoniaux au Canada). Les organismes de réglementation de tous les paliers devront travailler de concert lors de l'élaboration de mesures réglementaires fondées sur des lois fédérales, provinciales, territoriales ou municipales.
Mandat
Le mandat du GEMTABE a d'abord été approuvé par la CCCBPI et le CCPTPC le 29 juin 2012, puis révisé le 2 mai 2016.
Voici en quoi il consiste :
- Dégager toutes les difficultés que rencontrent les administrations;
- Définir le domaine d'application des nouvelles exigences relatives à la transformation de bâtiments existants traitant de ces difficultés;
- Faire la distinction entre les questions administratives ou les enjeux politiques et les exigences techniques des codes, et définir ce que l'on entend par « rénovations » et « transformations »;
- Déterminer les parties ou les sections des codes susceptibles de faire l'objet d'un examen.
- Cerner les sujets contenus dans les codes qui, à la demande du CCPTPC, ne doivent pas être abordés;
- Créer un lien efficace entre la CCCBPI, le CCPTPC et les présidents de tous les comités permanents lors de jalons importants.
Activités du GEMTABE
Réunions
Réunion # | Date | Type de rencontre |
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1 | 11 octobre 2016 | téléconférence |
2 | 25 avril 2017 | téléconférence |
3 | 21 juin 2017 | téléconférence |
4 | 9 août 2017 | téléconférence |
5 | 24 octobre 2017 | téléconférence |
6 | 27 novembre 2017 | téléconférence |
7 | 24 janvier 2018 | téléconférence |
8 | 4 et 5 avril 2018 | en personne |
9 | 28 mai 2018 | téléconférence |
10 | 21 mai 2019 | téléconférence |
11 | 20 juin 2019 | téléconférence |
12 | 30 juillet 2019 | téléconférence |
13 | 6 novembre 2019 | téléconférence |
14 | 6 février 2020 | téléconférence |
15 | 12 février 2020 | téléconférence |
16 | 13 février 2020 | téléconférence (en présence des présidents des comités permanents) |
17 | 12 mars 2020 | téléconférence (en présence des présidents des comités permanents) |
Recherche et analyse
Le GEM a examiné des exemples de codes et de règlements canadiens et internationaux qui établissent les exigences relatives aux bâtiments existants lors d'une transformation. Les activités décrites ci-dessous ont toutes servi à l'élaboration du concept fondamental des TABE (illustré par l'organigramme de la page 11).
Précédents jurisprudentiels
Le GEMTABE a passé en revue les précédents jurisprudentiels afin d'éviter la contradiction entre les définitions des codes et les précédents jurisprudentiels existants, et d'établir l'existence de définitions juridiques liées aux termes du domaine des TABE (p. ex., transformation, rénovation, réaménagement, etc.).
Le GEM a constaté un manque d'uniformité dans l'usage légal des termes. En raison de la variabilité dans cet usage, démontrée par cette recherche, les membres ont convenu de la nécessité de définir des termes aux fins des travaux du GEMTABE au lieu d'évoquer les précédents jurisprudentiels.
Analyse du contexte entourant les initiatives nationales et internationales
Le personnel a procédé à l'analyse du contexte entourant les initiatives réglementaires ainsi que les exigences et les lignes directrices habilitant les transformations apportées aux bâtiments existants au moyen de mesures volontaires ou obligatoires. Le GEM et le personnel poursuivent la mise à jour de l'analyse à mesure que de nouvelles initiatives voient le jour. Analyse du contexte entourant les programmes d'encouragement volontaires, les subventions ou les incitations fiscales
Environmental scan of voluntary programs, grants or tax incentives
Le personnel a procédé à l'analyse du contexte entourant les programmes d'encouragement volontaires, les subventions et les incitations fiscales appuyant les transformations apportées aux bâtiments existants. La plupart des initiatives actuelles concernent l'efficacité énergétique et l'accessibilité. Le GEM et le personnel poursuivent la mise à jour de l'analyse à mesure que de nouvelles initiatives voient le jour.
Mise à jour sur le questionnaire
En 2008, 8 provinces (l'Ontario, la Colombie-Britannique, l'Alberta, le Nouveau-Brunswick, le Manitoba, le Yukon, la Nouvelle-Écosse et le Québec) ont répondu à une demande d'information de la part du CCPTPC concernant leur approche et, s'il y avait lieu, les exigences de leurs codes relativement à la transformation des bâtiments existants.
Le questionnaire avait pour but premier de présenter les lignes directrices des prochaines étapes dans l'élaboration des fondements des exigences des codes relativement à la rénovation des bâtiments existants. Le GEM a examiné les renseignements contenus dans les réponses et les a incorporés dans son concept et ses principes.
Termes et définitions
Les membres du GEMTABE ont convenu de la nécessité de définir les termes plutôt que de se fier aux précédents jurisprudentiels, au moins aux fins de discussions au sein du GEM et possiblement dans les codes.
Par la suite, le GEMTABE a examiné divers termes et définitions connexes aux transformations apportées aux bâtiments existants et a utilisé des éléments de définitions tirées du dictionnaire ou de définitions existantes provenant d'autres codes pour en créer de nouvelles, harmonisées avec le schéma conceptuel (c.-à-d. le processus décisionnel) du GEMTABE (voir la rubrique « Termes définis »).
Exigences contractuelles et légales des polices d'assurance
Le GEMTABE a examiné les exigences contractuelles et légales des polices d'assurance qui couvrent les bâtiments existants. Les dommages dus à des événements inattendus, comme les inondations, les incendies ou les forts vents, pourraient occasionner une réparation ou une transformation, selon leur ampleur. Les polices d'assurance couvrent les « dommages directs » causés par un « risque couvert ». Si les dommages s'avèrent importants, une reconstruction complète pourrait être requise. Toutes les réparations liées aux assurances doivent respecter les exigences actuelles des codes du bâtiment.
De nombreuses polices d'assurance n'offrent aucune couverture relativement aux coûts additionnels d'une reconstruction devant se conformer aux mises à niveau faisant l'objet de règlements municipaux. Les consommateurs peuvent se procurer une telle couverture, mais un grand nombre d'entre eux ne le font pas.
Les cas associés aux assurances ne font pas partie de la liste courante des déclencheurs de TABE étant donné que les déclarations de sinistre sont aléatoires (c.-à-d. involontaires).
Recommandations du GEMTABE
Domaine d'application
L'intention générale est de pouvoir appliquer les objectifs des codes actuels aux transformations apportées aux bâtiments existants.
Le GEM a convenu d'élaborer des dispositions décrivant le domaine d'application des exigences au lieu de définir le terme « bâtiment existant ». Le GEM a conclu que ce type de disposition offre plus de souplesse et de capacité d'adaptation, selon les besoins.
Harmonisation
La CCCBPI, le CCPTPC et le CNRC en sont à établir un cadre permettant de réduire les écarts dans les codes entre les provinces et les territoires. Dans la mesure du possible, l'approche et la terminologie auxquelles les principales provinces ont déjà recours devraient être prises en compte au fur et à mesure que les exigences techniques sont élaborées, de sorte que la courbe d'apprentissage et l'adaptation aux nouvelles exigences ne soient pas source de perturbations indues pour les administrations qui ont déjà des exigences applicables aux TABE en place ou qui en sont à planifier leur élaboration.
Emplacement des exigences
L'emplacement des exigences pourrait influer sur leur rédaction et sur la façon dont seraient incorporées par renvoi les exigences actuelles des codes au cours du processus.
Codes ou lignes directrices?
Le GEM a examiné des exemples d'exigences relatives aux bâtiments existants répertoriées dans des codes distincts (International Code Council), des parties de codes du bâtiment généraux (Ontario, Québec), des lignes directrices (Australie) et dans un règlement municipal (ville de Vancouver). Après l'examen de toutes ces options, le GEM a recommandé que les exigences relatives aux TABE des codes nationaux soient répertoriées dans le corps de chacun des codes (c.-à-d. qu'elles ne constituent pas des lignes directrices). Cela n'exclut pas la création de notes et de matériel d'orientation qui guideraient les concepteurs et les agents dans l'interprétation et la mise en application uniforme des exigences relatives aux TABE.
Nouvelle section, nouvelle partie ou nouveau code?
Plusieurs options ont aussi été prises en considération en ce qui a trait à la convivialité, à la facilité de mise à jour et à la facilité d'adoption, notamment :
- une nouvelle partie sur les bâtiments existants dans le CNB (centralisation de l'information), mais incorporée par renvoi dans les autres codes;
- une nouvelle section sur les bâtiments existants dans chaque partie de chacun des codes; ou
- une nouvelle partie sur les bâtiments existants dans chacun des codes (p. ex., partie 10 dans le CNB, partie 9 dans le CNÉB, partie 3 dans le CNP).
Le GEMTABE a convenu que, peu importe l'option choisie, le CNPI devrait être traité de façon distincte puisqu'il s'applique déjà aux bâtiments existants.
Le GEMTABE recommande que les transformations apportées aux bâtiments existants soient abordées dans une nouvelle partie dans le CNB, le CNP et le CNÉB (l'option c). Cette option offre le meilleur équilibre en matière de convivialité, de facilité de mise à jour et de facilité d'adoption. Ces parties pourraient toutes porter le même numéro (p. ex., partie 10), peu importe le nombre de parties actuellement contenues dans le code en question, afin de faciliter les renvois.
Principes
Le GEM a élaboré une liste de grands principes. Ces derniers ont pour but d'orienter les comités permanents dans l'élaboration d'exigences techniques et de déterminer le degré de conformité au code actuel. Les principes iront de pair avec les objectifs, les énoncés fonctionnels et les énoncés d'intention connexes.
Ils s'appliquent à toute transformation qui n'est pas exemptée des exigences relatives aux TABE et ce, chaque fois qu'une transformation est apportée à un bâtiment.
Ces principes sont les suivants :
Principe 1 : Combler l'écart de performance qui sépare le code actuel et le parc immobilier existant.
Ce principe reconnaît qu'il est irréaliste d'exiger que tous les bâtiments existants satisfassent au code actuel, car les coûts liés aux matériaux, à la main-d'œuvre et à la conformité seraient beaucoup trop élevés, ce qui pourrait freiner l'amélioration des bâtiments existants au lieu de l'encourager. L'objectif de ce principe consiste plutôt à réduire l'écart de performance qui sépare les bâtiments existants et les nouveaux bâtiments autant que possible, en appliquant les exigences aux bâtiments existants lorsqu'il s'avère logique de le faire, que cela nécessite relativement peu d'efforts, que le projet demeure aussi rentable que possible et que la valeur patrimoniale du bâtiment n'en subit pas les conséquencesNote de bas de page 2.
Principe 2 : Maintenir ou accroître la sécurité des occupants ainsi que le niveau de performance globale d'un bâtiment. (Une transformation ne doit pas aggraver l'état d'un bâtiment.)
D'après ce principe, les transformations apportées à un bâtiment existant ne devraient jamais nuire à la santé des futurs occupants ou à leur sécurité ni réduire le niveau de performance globale d'un bâtiment par rapport à son état actuel. Ce principe vise plutôt à accroître la performance d'un bâtiment dans les domaines visés par les objectifs des codes, aussi raisonnablement que possible.
Principe 3 : Éviter les conséquences négatives non voulues ou les attentes irréalistes.
Ce principe vise à démontrer la nécessité de prêter attention aux sciences du bâtiment (p. ex., le bâtiment en tant que système) et à la rentabilité relativement à chaque transformation pour éviter les conséquences non voulues ou les attentes irréalistes.
Voici quelques exemples :
- entreprendre des travaux d'isolation intérieure sur un mur de maçonnerie plein sans tenir compte du mouvement et des effets de l'humidité dans ce mur qui pourrait désormais se retrouver entièrement dans la zone de gel, causant des épaufrures et des dommages à la maçonnerie;
- ajouter le l'isolation à des ensembles sans se soucier du point de rosée dans l'ensemble en question et de la possibilité d'infiltration d'humidité et de condensation;
- modifier des murs intérieurs sans considérer des travaux de remédiation à l'amiante;
- exiger le respect de nouvelles dimensions de contremarches et de nouveaux girons d'escaliers là où cela serait possible seulement à la suite de changements structuraux; ou
- exiger l'installation d'appareils sanitaires à faible débit/chasse à un endroit où le débit serait insuffisant pour acheminer les effluents en raison de la pente de la tuyauterie existante.
Principe 4 : S'assurer que lorsque des travaux de réparation, d'entretien ou de transformation sont en cours, le bâtiment ne doit pas être laissé dans un état dangereux.
Ce principe reconnaît que tous les chantiers de construction et de démolition doivent assurer la protection adéquate de ses travailleurs et du public conformément aux exigences en vigueur.
- À l'heure actuelle, la partie 8 du CNB (« Mesures de sécurité aux abords des chantiers ») décrit les dispositions de sécurité relatives à la transformation et à la réparation des bâtiments.
- À l'heure actuelle, la partie 5 du CNPI (« Procédés et opérations dangereux ») s'applique aux procédés et opérations qui présentent un risque d'explosion ou un risque élevé d'inflammation ou qui compromettent d'une autre façon la sécurité des personnes.
Il faudrait peut-être examiner ces parties pour assurer leur harmonisation avec la transformation des bâtiments existants, qui peuvent être occupés au moment de la transformation.
Principe 5 : Toutes les mesures réglementaires devraient être raisonnablesNote de bas de page3 pragmatiques et efficaces (selon les principes de la réglementation intelligenteNote de bas de page 4).
L'objectif de ce principe est de reconnaître que la praticité de nombreuses transformations dépendra de plusieurs facteurs (p. ex., l'étendue de la transformation, le type de transformation associée au nombre de mesures réglementaires imposées au projet, etc.). Si, d'après l'évaluation globale du projet, une démolition et une reconstruction du bâtiment s'avèrent plus logiques que l'application de mesures réglementaires, ces mesures pourraient être inefficaces ou déraisonnables.
Principe 6 : Exiger une certaine souplesse afin d'encourager les transformations apportées aux bâtiments existants au lieu de pénaliser les propriétaires, ce qui pourrait les inciter à ne pas effectuer les travaux de transformation ou à se tourner vers l'« économie clandestine ».
Ce principe vise à reconnaître que chaque transformation est unique et nécessite généralement un engagement considérable de la part du propriétaire. Conférer une certaine souplesse aux interactions entre les propriétaires, les professionnels et les agents du bâtiment permettrait d'améliorer la performance du parc immobilier existant à un coût raisonnable, sans trop d'efforts.
Principe 7 : Exiger une certaine souplesse afin de préserver les éléments bénéficiant d'une valeur patrimoniale officielle (désignée ou inscrite).
D'après ce principe, les exigences des codes relatives aux bâtiments existants s'appliqueraient à tous les éléments non visés par la législation patrimoniale applicable. Bien que les bâtiments à valeur patrimoniale devraient, dans la mesure du possible, satisfaire aux exigences réglementaires soit directement (c.-à-d. en respectant les exigences prescriptives des codes) ou en tenant compte des voies vers la conformité de rechange, ils devraient également bénéficier de la plus grande souplesse permise.
Principe 8 : Les mesures réglementaires et les programmes d'encouragement volontaires devraient se compléter.
Ce principe vise à faire en sorte que le cadre de réglementation examine comment les initiatives non réglementaires (comme l'étiquetage, les programmes incitatifs et les crédits d'impôt) pourraient contribuer aux futures exigences des codes relatives aux TABE et s'y intégrer. Les moyens réglementaires et non réglementaires devraient s'harmoniser parfaitement pour permettre d'obtenir des résultats globaux pour l'industrie de la construction, les responsables de la réglementation et les propriétaires au Canada.
Terminologie
Le GEMTABE a consacré beaucoup de temps à la recherche et à l'examen de divers termes associés aux transformations apportées aux bâtiments existants. De nombreuses discussions ont eu lieu sur la question de savoir quels termes devraient ou non être définis. En conclusion, le GEM a réduit la terminologie à quelques termes clés fondés sur la logique du schéma conceptuel (voir ci-après).
Malgré la fréquence de l'emploi du terme « modernisation » dans l'industrie, le GEMTABE recommande de ne pas l'utiliser ni le définir, et d'en expliquer les raisons dans une note d'annexe étant donné qu'il peut porter à confusion en raison de ses nombreuses connotations. Par exemple, les agents de certaines administrations se servent du terme « modernisation » pour désigner « l'application rétroactive de nouvelles exigences relatives aux codes ». Des membres du CCPTPC ont informé le GEMTABE que l'application rétroactive de transformations apportées à des bâtiments existants ne constituait pas l'intention de cette initiative.
Le GEMTABE recommande aussi d'utiliser le terme « transformation » au lieu du terme « rénovation » et d'amener les comités permanents à examiner les codes et les documents connexes afin d'assurer l'usage uniforme du terme « transformation » dans toutes les publications en cause.
Termes définis
Le GEMTABE recommande que les définitions ad hoc soient examinées minutieusement par les comités permanents. Le GEMTABE propose les projets de définition suivants :
Entretien ou réparation ou remplacement au moyen d'éléments semblablesNote de bas de page 5:
- réparation ou remplacement de toute partie ou de tout composant d'un bâtiment existant aux fins de son entretien ou de sa remise en état à la suite de dommages ou de défaillance;
- sont inclus l'enlèvement de toute partie ou de tout composant, équipement ou appareil existant, et leur remplacement au moyen d'une partie ou d'un composant, équipement ou appareil nouveau qui remplit la même fonction;
- concerne habituellement les dommages ou la défaillance d'au plus un composant d'un ensemble ou d'un système.
Transformation mineure :
- transformation qui, en règle générale, consiste en un projet autonome;
- transformation souvent isolée et de faible envergure ou visant une petite aire de bâtiment; et
- transformation qui :
- n'englobe pas de modification aux éléments structuraux;
- n'a aucune répercussion sur d'autres systèmes situés dans d'autres zones du bâtiment;
- n'entraîne pas de risque pour la propriété adjacente;
- ne rend pas le système de sécurité des personnes inopérant; ou
- ne rend pas les moyens d'évacuation impraticables.
Transformation majeure :
- transformation qui s'applique à l'ensemble des travaux qui ne relèvent pas d'une transformation mineure;
- il faut tenir compte des autres systèmes; ils pourraient être liés indirectement au projet de transformation (p. ex., installation de chauffage et installation de ventilation à la suite d'une mise à niveau importante de l'enveloppe du bâtiment).
Système :
Un « système » désigne une combinaison de matériaux, de composants ou d'ensembles et, s'il y a lieu, leurs jonctions, qui remplissent conjointement une fonction principale dans la conception d'un bâtiment ou d'une partie de bâtiment (p. ex., une installation CVCA, l'enveloppe du bâtiment, un système structural, un système d'étanchéité à l'air, etc.).
Ensemble :
Un « ensemble » désigne une combinaison de matériaux et de composants qui remplissent conjointement une fonction principale dans la conception d'un bâtiment ou d'une partie d'un bâtiment (p. ex., des ensembles comme un mur étanche à l'air et un toit étanche à l'air constitueraient un système d'étanchéité à l'air seulement s'ils étaient également reliés au point de jonction, formant ainsi un système fonctionnel).
Composant :
Un « composant » désigne un élément distinct préfabriqué ayant une fonction spécifique. Par exemple, une fenêtre individuelle est considérée comme un composant, tandis que toutes les fenêtres prises dans leur ensemble constituent une partie de l'enveloppe du bâtiment. Par conséquent, le remplacement d'une fenêtre défectueuse, cette dernière étant considérée comme un composant individuel, serait exempté. Par contre, le remplacement de toutes les fenêtres d'un bâtiment, habituellement effectué pour des raisons esthétiques ou aux fins d'amélioration de la performance, serait considéré comme une transformation de système et ne serait donc pas exempté.
Déclencheurs
Le GEM a discuté et fait l'analyse de divers déclencheurs, c.-à-d. des points de décision essentiels qui permettent de déterminer si un bâtiment doit faire ou non l'objet de mises à niveau obligatoires. Il s'est également penché sur l'étendue de ces mises à niveau/exigences. Aux fins du présent rapport, les déclencheurs proposés sont tous fondés sur des mesures prises par le propriétaire sur une base volontaire pour modifier un bâtiment, à moins qu'une transformation ne soit exigée par une autorité (en raison de conditions dangereuses, par exemple). En somme, lorsqu'un propriétaire décide de transformer un bâtiment, de le mettre à niveau ou d'en modifier la fonction, des exigences supplémentaires améliorant l'efficacité énergétique, l'accessibilité, la résilience sismique, l'intégrité structurale ou la protection/sécurité du bâtiment contre l'incendie pourraient s'appliquer aux fins de conformité au code actuel. L'étendue des exigences techniques est fonction de celle de la transformation ou du changement d'usage.
L'étendue des exigences obligatoires devrait porter principalement sur les exigences des codes qui sont rentables pour le type de transformation entrepris. Par exemple, au moment de faire l'agrandissement d'un bâtiment existant, il serait raisonnable si la plupart, voire la totalité des exigences des codes actuels s'appliquaient à l'agrandissement. Toutefois, dans de nombreux cas, il ne serait pas raisonnable que l'ensemble des exigences des codes actuels s'appliquent à la mise à niveau de l'enveloppe d'un bâtiment. Il devrait sans doute y avoir des assouplissements au code actuel pour faire en sorte qu'un fardeau supplémentaire ne soit pas imposé au propriétaire de bâtiment (conformément aux « Principes »). Par exemple, l'isolation d'une mise à niveau peut être requise, mais pas dans la même proportion que ce qui est exigé dans le code actuel.
Dans tous les cas, il est important que les exigences relatives aux TABE ne dissuadent pas les propriétaires de bâtiments d'entreprendre des travaux de mise à niveau ou qu'elles ne fassent pas en sorte que ces derniers soient tentés d'embaucher des exploitants clandestins pour éviter de devoir se conformer aux exigences réglementaires.
Le GEMTABE recommande que les comités permanents examinent les déclencheurs suivants (comme ils sont indiqués dans le schéma conceptuel) :
- Entretien ou réparation ou remplacement au moyen d'éléments semblables
- élément unique d'un système (sans autres modifications);
- similarité de fonction.
- Changement du type d'usage
- Agrandissement
- Reconfiguration de l'espace
- Mise à niveau des systèmes
- AutreNote de bas de page 6
Le GEM a accepté de ne pas inclure le coût d'une transformation comme élément déclencheur parce que les coûts changent au fil du temps et que le coût des services et des matériaux varie considérablement d'un bout à l'autre du pays en fonction de l'emplacement du bâtiment (p. ex., région métropolitaine par rapport au nord du Canada).
Une « mise à niveau des systèmes » consiste en l'amélioration d'un ou de plusieurs systèmes d'un bâtiment. Une « mise à niveau des systèmes » consiste en l'amélioration d'un ou de plusieurs systèmes d'un bâtiment, notamment la structure ou l'ossature, une installation mécanique, le revêtement extérieur, les fenêtres, l'installation CVCA, etc.
Le GEMTABE a commencé à constituer un répertoire d'exemples visant à expliquer comment appliquer le concept des TABE et ses principes. Il est prévu que les comités permanents examineront ces exemples et soutiendront l'élaboration d'autres exemples au bénéfice des parties intéressées.
Schéma conceptuel
Le GEM préconise un concept très similaire à ceux du code du bâtiment de l'Ontario (partie 11) et à ceux du code du bâtiment du Québec (code de construction du Québec, partie 10) relativement aux bâtiments existants. Le GEM a également examiné le règlement municipal 10908 de la ville de Vancouver et les codes de l'International Code Council plus en détail.
À l'heure actuelle, le concept proposé inclut :
- un niveau d'exemption (entretien ou réparation ou remplacement au moyen d'éléments semblables), les bâtiments ou les interventions étant exemptés, dans la mesure où la performance du bâtiment n'est pas réduite (relativement aux objectifs des codes) en raison de l'intervention;
- un niveau d'exigence, tous les bâtiments devant être conformes à certaines exigences et, en fonction du type de bâtiment, de la taille du projet et de la complexité de l'intervention, le niveau d'exigence étant divisé en 2 catégories : les « transformations mineures » et les « transformations majeures ».
Le schéma conceptuel (ci-après) illustre les points de décision et les déclencheurs menant aux points finaux suivants :
- Exemption (des exigences)
- Transformation mineure
- Transformation majeure
Schéma conceptuel
Figure 1 - Version textuelle
Titre encadré : Mesures prises à l'égard des bâtiments existants
Organigramme contenant des décisions groupées. Il y a trois groupes : Définition du projet, Matrice décisionnelle et Voie de conformité
Boîte de décision : Entretien ou réparation ou remplacement au moyen d'éléments semblables? (pas dans un groupe)
- OUI mène à la boîte verte contenant : Exemption (condition : l'état du bâtiment n'est pas aggravé), à l'intérieur du groupe : Voie de conformité
- NON mène à cinq boîtes de décision dans un groupe Définition du projet
Groupe de décision : Définition du projet
- Décision 1 : Mise à niveau des systèmes?, mène au groupe Matrice décisionnelle, boîte de décision : Transformation d'envergure?
- Décision 2 : Reconfiguration de l'espace?, mène au groupe Matrice décisionnelle, boîte de décision : Transformation d'envergure?
- Décision 3 : Changement d'usage?, mène au groupe Matrice décisionnelle, boîte de décision : Transformation d'envergure?
- Décision 4 : Agrandissement?, mène au groupe Matrice décisionnelle, boîte de décision : Transformation d'envergure?
- Décision 5 : Autre?, mène au groupe Matrice décisionnelle, boîte de décision : Transformation d'envergure?
Groupe de décision : Matrice décisionnelle
Décision : Transformation d'envergure?
- OUI : Étape : Transformation majeure
- Une boîte ci-dessous est divisée en une petite zone jaune et une grande zone rouge avec du texte : Tous les systèmes directement concernés, avec flèche gauche-droite, à l'intérieur du groupe : Voie de conformité
- NON : Étape : Transformation mineur
- Une boîte ci-dessous est divisée en une grande zone jaune et une petite zone rouge avec du texte : Zone du projet seulement, avec flèche gauche-droite, à l'intérieur du groupe : Voie de conformité
Remarques :
- Le code actuel s'applique tant aux transformations mineures que majeures. La différence entre une transformation mineure et une transformation majeure réside dans l'envergure de la transformation.
- L'envergure de la transformation détermine dans quelle mesure le code actual s'applique.
- Les comités permanents détermineront pour quels scénarios ou études de cas une transofrmation devrait être considérée comme étant majeure ou mineure, et dans quelle mesure des assouplissements pourront être permis.
- Les mesures réglementaires peuvent s'harmoniser avec les programmes incitatifs pour encourager les mises à niveau supplémentaires à des occasions particulières.
- Un « système » désigne une combinaison de matériaux, de composants ou d'ensembles et, s'il y a lieu, leurs jonctions, qui remplissent conjointement un function principale dans la conception d'un bâtiment ou d'une partie de bâtiment (p. ex., une installation CVCA, l'enveloppe du bâtiment, un système structural, un système d'étanchéité à l'air, etc.).
Application du concept
Exemption
Les comités permanents devront déterminer quelles situations sont exemptées des exigences parmi celles répondant au critère « entretien ou réparation ou remplacement » pour ce qui est de la correction des dommages.
Transformation mineure
Voici les exigences proposées relatives aux transformations mineures :
- limitation à la zone du projet et, par défaut, respect des exigences du code actuel (à moins que des assouplissements soient permis)Note de bas de page 7 ; et
- application aux éléments transformés dans la zone du projet seulement.
Une réduction des exigences à des niveaux inférieurs au code actuel (c.-à-d. les assouplissements) implique 2 niveaux :
- absence d'intervention (laisser tel quel);
- assouplissements se situant entre l'absence d'intervention et le respect du code actuel.
Les comités permanents devront tenir compte des niveaux d'assouplissement visant divers scénarios (p. ex., exemples/études de cas).
Transformation majeure
Voici les exigences proposées relatives aux transformations majeures :
- respect obligatoire des codes actuels pour tous les systèmes concernés se trouvant dans la zone de travail (à moins que des assouplissements ne soient permis);
- nécessité de déterminer les autres zones/éléments du bâtiment indirectement touchés par la transformation (p. ex., le dimensionnement adéquat de l'équipement de chauffage et de ventilation à la suite de travaux de mise à niveau de l'enveloppe du bâtiment ou d'agrandissement). Ces zones doivent au moins être conformes aux exigences minimales obligatoires relatives aux transformations (établies par les comités permanents en fonction des scénarios dans le but d'éviter les conséquences non voulues);
- lorsqu'une transformation présente une occasion d'accroître le niveau de performance, le niveau de performance des autres systèmes et éléments pourrait être augmenté (décision stratégique des provinces ou des territoires).
Les occasions d'accroître le niveau de performance sont souvent associées aux transformations comprenant un haut niveau d'interdépendance. En voici un exemple : l'enlèvement du revêtement extérieur, car il s'agit d'une occasion rare, liée à la pose d'isolant, qui permettrait d'isoler au-delà du niveau actuel. De telles occasions pourraient être associées à d'autres moyens d'intervention afin d'encourager les propriétaires de bâtiment à surpasser les exigences des codes (voir la section « Autres moyens d'intervention »).
Figure 2 - Version textuelle
Continuum des TABE
Flèche grise pointant vers la droite, divisée en trois parties égales, de gauche à droite : Exemption (vert), Application partielle (noir), et Application intégrale (rouge)
Au-dessus de la flèche grise, une flèche divisée en cinq parties, chacune pointant vers une partie de la section « Application partielle » de la flèche grise. L'une des flèches appelée « Code actuel » indique la division entre « Application partielle » et « Application intégrale » sur la flèche grise.
Sous la section « Exemption » de la flèche grise :
- Boîte verte contenant : Vise : liste : la réparation ; l'entretien ; le remplacement au moyen d'éléments semblables
Sous la section « Application partielle » de la flèche grise :
- Flèche jaune indiquant toute la section « Application partielle » de la flèche grise, contenant : Exigences minimales obligatoires (assouplissements)
- Boîte jaune contenant : Vise : liste : les transformations mineures lorsque le respect du code actuel s'avère déraisonnable ou n'est pas pratique ; les transformations majeures lorsque d'autres zones ou éléments du projet sont touchés indirectement, ou lorsque le respect du code actuel s'avère déraisonnable ou n'est pas pratique
- Boîte jaune contenant : Déterminé par : les comités permanents (avec coordination entre les comités)
Sous la section « Application intégrale » de la flèche grise :
- Boîte rouge contenant : Vise : liste : la zone du projet de transformations mineures* ; tous les systèmes touchés directement par les transformations majeures *Remarque : Les transformations mineures n'ont aucune incidence sur les autres systèmes situés dans d'autres zones ou parties du bâtiment.
Analyse des répercussions
L'analyse des répercussions pour les TABE pourrait aller au-delà de l'approche actuelle, qui est plus appropriée pour les nouvelles constructions.
Par exemple, les matériaux de construction ainsi que les composants sont raisonnablement bien délimités pour une nouvelle construction étant donné que la plupart des bâtiments utilisent des pratiques de construction similaires (selon qu'il s'agisse d'un bâtiment visé par la partie 3 ou par la partie 9). Le contexte des TABE représente un paradigme considérablement différent. Les pratiques et matériaux de construction varient grandement en fonction de divers facteurs, notamment l'année de construction, si des transformations ont eu lieu depuis la construction et si des dommages ont été causés pendant la durée de vie du bâtiment.
Sommaire des recommandations
- Il faudrait élaborer des dispositions décrivant le domaine d'application des exigences relatives aux bâtiments existants au lieu de définir le terme « bâtiment existant » (p. 9).
- Les exigences relatives aux TABE devraient, dans la mesure du possible, être harmonisées, en tout ou en partie, avec celles des principales autorités compétentes (c.-à-d. les autorités compétentes ayant élaboré leurs propres exigences relatives aux TABE) (p. 9).
- Les exigences relatives aux TABE devraient être contenues dans des parties distinctes de chacun des codes (à l'exception du CNPI) (p. 9).
- Les exigences relatives aux TABE devraient respecter une série de 8 principes (p. 10) :
- Combler l'écart de performance qui sépare le code actuel et le parc immobilier existant.
- Maintenir ou accroître la sécurité des occupants ainsi que le niveau de performance globale d'un bâtiment. (Une transformation ne doit pas aggraver l'état d'un bâtiment.)
- Éviter les conséquences négatives non voulues ou les attentes irréalistes.
- S'assurer que lorsque des travaux de réparation, d'entretien ou de transformation sont en cours, le bâtiment ne doit pas être laissé dans un état dangereux.
- Toutes les mesures réglementaires devraient être raisonnables, pragmatiques et efficaces (selon les principes de la réglementation intelligente).
- Exiger une certaine souplesse afin d'encourager les transformations apportées aux bâtiments existants au lieu de pénaliser les propriétaires, ce qui pourrait les inciter à ne pas effectuer les travaux de transformation ou à se tourner vers l'« économie clandestine ».
- Exiger une certaine souplesse afin de préserver les éléments bénéficiant d'une valeur patrimoniale officielle (désignée ou inscrite).
- Les mesures réglementaires et les programmes d'encouragement volontaires devraient se compléter.
- Le terme « modernisation » ne devrait pas être utilisé en raison de la confusion possible associée à ses multiples connotations (p. 12).
- Les exigences devraient être fondées sur des mesures prises par le propriétaire du bâtiment sur une base volontaire ainsi que sur les 6 déclencheurs suivants (p. 14) :
- Entretien ou réparation ou remplacement au moyen d'éléments semblables
- Changement du type d'usage
- Agrandissement
- Reconfiguration de l'espace
- Mise à niveau des systèmes
- Autre
- En fonction de l'envergure de la transformation, les projets devront être classés comme suit (p. 15) :
- niveau d'exemption (entretien ou réparation ou remplacement au moyen d'éléments semblables), les bâtiments ou les interventions étant exemptés, dans la mesure où la performance du bâtiment n'est pas réduite en raison de l'intervention;
- niveau d'exigence, tous les bâtiments devant être conformes à certaines exigences et, en fonction du type de bâtiment, de la taille du projet et de la complexité de l'intervention, le niveau d'exigence étant divisé en 2 catégories : les « transformations mineures » et les « transformations majeures ».
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